En 2000 la République tchèque a reçu trois millions de touristes de plus qu'en 1999.
L'un des secteurs économiques clé de la république est sans doute le tourisme. Aussi avons-nous jugé nécessaire de faire un flash-back sur le bilan de l'an dernier dans ce domaine. Nous le faisons, pas seulement parce que le résultat est performant, 3 millions de touristes de plus en l'an 2000 par rapport à 1999, mais parce que, 10 ans après la chute du mur, la vocation touristique de la République n'est plus à démontrer. Le flot touristique se maintenant depuis l'ouverture du pays, l'engouement pour le pays de Kafka n'est décidément pas un effet passager de la chute du mur, mais bien le fait d'un attrait que nous devons aux valeurs intrinsèques de la société et du pays.
Les agences de voyage spécialisées dans le tourisme en République tchèque auront été contentes de l'année écoulée, car après le semblant de récession de 1999, l'intérêt pour les voyages en République tchèque a augmenté en 2000. Au cours du premier semestre, nous avons accueilli 48,06 millions de touristes, donc 3 millions de plus que pendant la même période de l'année dernière. Cette tendance se maintiendra en gros lors du second semestre, tout au moins jusqu'à octobre 2000, puisque à cette date, le nombre de touristes ayant visité la Tchéquie depuis janvier était de l'ordre de 88 millions, soit une augmentation de 3,5% pour le second semestre par rapport à l'an dernier. Il faut préciser que sur ces 88 millions, 68 millions viennent des pays limitrophes, avec prépondérance pour l'ouest, puisque, du côté de l'Allemagne, ils sont 40 millions à avoir franchi la frontière vers la Tchéquie.
Hormis la visite traditionnelle de Prague, un intérêt croissant des touristes s'est avéré pour d'autres régions en Bohême et en Moravie. "Certains endroits intéressants ne savaient pas se "vendre" par le passé sur le marché touristique, mais cela s'améliore d'une manière notoire ces derniers temps » a déclaré Jana Odlozilikova, directrice du tourisme national de l'Agence de voyage Cedok.
A la question de savoir comment ils réussissent à s'accommoder de l'insuffisance de l'infrastructure dans des "lieux jusque-là moins touristiques que d'autres ", la directrice du tourisme national de l'agence Fischer, Libuse Jandikova, répond : " Nous avons d'une manière générale une bonne expérience avec les hôtels et les pensions. S'ils voient qu'une agence de voyages peut leur garantir un apport constant et sûr de clients, ils font l'effort de fournir des services de qualité non seulement sous leur propre toit, mais aussi de multiplier des programmes dans les environs ".
L'argent que les visiteurs étrangers ont laissé chez nous, a également augmenté ces derniers mois. Ceci est dû en partie à l'instauration du remboursement de la TVA, ce qui a conduit à l'augmentation du tourisme dit d'achat, notamment en provenance de Pologne et de Slovaquie. Nous en avons parlé dans l'une de nos émissions. A cause de l'inflation en Slovaquie et l'imposition des produits importés, il est plus intéressant pour les habitants des régions frontalières slovaques avec la Tchéquie de faire de grands achats de produits de consommation en Moravie. Mais ceci demande une certaine tolérance de la part des douaniers slovaques. Cela dit, les vrais touristes étrangers continuent à dépenser chez nous moins que, par exemple, en Autriche. Au demeurant, l'une des raisons de leurs voyages est le fait que dans le domaine des services, nous sommes moins chers que l'Europe occidentale.
Les résultats d'une mini-enquête effectuée à Prague indiquaient que de nombreux visiteurs venaient encore pour visiter Prague et rien d'autre. Il ne le font pas parce qu'ils ne s'intéressent qu'à Prague mais parce que leur visite est conditionnée par l'offre des agences, lesquelles ont tendance à élargir leur offres pour toucher plus de clients. Deux étudiantes japonaises ne visitaient depuis trois ans que les endroits inscrits sur la liste du patrimoine mondial. D'ici elles partaient pour la Slovaquie et ensuite pour Vienne, puis l'Italie, puis la France. Un couple de Californie venait tous les deux ans visiter une partie de l'Europe. « Cette année nous allons visiter la Tchéco-Slovaquie et la Hongrie », ont-ils déclaré. Un groupe de jeunes Hollandais venait en Tchéquie souvent, parce que " c'est pas cher et il y a beaucoup d'amusement ".
L'un dans l'autre, la saison 2000 restera, selon certains spécialistes, exceptionnelle en tourisme étranger. La chute habituelle de l'affluence à l'arrivée des vacances d'été n'a pas eu lieu l'an dernier. Certains s'expliquent cette tendance par le fait que l'an 2000 ayant été la fin du millénaire, elle suscitait un engouement particulier pour les voyages. D'autres pensent que Prague, ayant été décrétée en 2000 capitale culturelle européenne, il est normal qu'elle eût intéressé plus de visiteurs. D'autres enfin continuent de soutenir que nous ne sommes pas en présence d'un épiphénomène mais bien d'une tendance de fond que révèle la variété grandissante des visiteurs. Les Asiatiques notamment intègrent de plus en plus la Tchéquie dans leurs "tours européens". Ils sont Japonais, ils sont Sud-Coréens notamment. Les visiteurs israéliens sont aussi de plus en plus nombreux. Hormis la compagnie d'aviation tchèque CSA et la compagnie israélienne El Al, la société des charters Travel Service assure désormais des vols sur la ligne Tel Aviv - Prague. Un autre indice qui ne trompe pas, les stations balnéaires de Bohême occidentale ont cessé de se plaindre du manque des visiteurs.
Selon les estimations, le nombre de voyages de nos citoyens à l'étranger va diminuant en conséquence du ravivement, suite à son affinement, du tourisme national. L'agence Cedok assure le plus grand volume des congés locaux. Les clients, aussi bien tchèques qu'étrangers, sont tellement intéressés que Cedok a dû procéder à l'élargissement de l'offre actuelle.
La même tendance a été remarquée chez Fischer où l'on estime à 50% l'augmentation de l'intérêt pour les vacances dans le pays par rapport à l'année passée. La plus grande demande est traditionnellement pour les séjours au bord de l'eau, à la montagne, dans des stations balnéaires et, de plus en plus, les clients recherchent des séjours avec programme actif.