Projet de loi antitabac
La Chambre des députés vient de voter un projet de loi antitabac. Plus de détails avec Alain Slivinsky.
Vendredi, la Chambre des députés était à moitié vide. C'est peut-être à cause de cela que le projet de loi sur l'interdiction de toute publicité des produits du tabac, en dehors des endroits où ils sont vendus, a passé. Les communistes et la majorité des sociaux-démocrates présents ont voté pour. Un seul chrétien-démocrate, sur ceux qui étaient dans la salle, a voté contre. La publicité des produits du tabac disparaîtra donc des panneaux, le long des routes, et ne devra pas apparaître à la télévision. Cela veut donc dire que les sociétés du tabac ne pourront plus, par exemple, sponsoriser certains programmes du petit écran. La publicité des cigarettes disparaîtra, aussi, des stades de football et autres lieux publics. Cela à compter du 1er juillet 2004. Mais, car il y a un mais, dans le cas où le projet de loi serait adopté par le Sénat. Le projet de loi ne plaît pas au gouvernement social-démocrate. Il affirme que la loi antitabac ne devrait pas être plus rigoureuse que dans les pays de l'Union européenne. Les députés sociaux-démocrates, pourtant, refusent un tel argument. La seule formation politique tchèque, qui soit résolument contre le projet de loi antitabac, est le Parti civique démocrate (l'ODS). L'un de ses députés, Tomas Teplik, bien que non-fumeur, affirme que la publicité n'est pas la seule responsable, dans le problème du tabagisme. Elle est le résultat du fait que le tabac est un produit que l'on cultive, que l'on vend. L'ODS rappelle, aussi, que l'interdiction du sponsoring des sociétés de tabac pourrait créer des problèmes et que, d'ailleurs, seuls quelques Etats la pratiquent : la Belgique, la Finlande, la France, l'Italie et la Suède.
Le député chrétien-démocrate, Josef Janecek, a été, lui-même, surpris par l'adoption de son projet, à la Chambre. Il est optimiste, en ce qui concerne son adoption au Sénat, bien que les partis, qui y seraient pour, n'aient pas la majorité. De toute manière, dans le cas du refus des sénateurs, le projet de loi sera renvoyé à la Chambre des députés. Les « antitabac » y disposent de 117 sièges, la majorité. Selon l'auteur du projet, Josef Janecek, il serait difficile d'imaginer que le président de la République, Vaclav Havel, y appose son veto, les cigarettes lui ayant causé de graves problèmes de santé.