La qualité des soins aux malades mentaux n'est pas bonne en Tchéquie
En République tchèque, il y a des réserves à formuler sur les soins psychiatriques. C'est ce que dit un rapport élaboré par le Centre pragois pour le développement des soins psychiques qui sera soumis à la Commission de l'ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels. Jarka Gissubelova pour plus d'informations.
Des spécialistes du Centre pour le développement des soins psychiques, qui est une organisation non gouvernementale et non lucrative, attirent l'attention notamment sur les lacunes dans les lois, sur une faible protection des droits des personnes mentalement handicapées et sur le bas niveau des soins dispensés dans des établissements psychiatriques. Comparé aux autres pays post-communistes, le système tchèque se porte mieux, mais il est bien imparfait par rapport à l'Union européenne. Le rapport critique la législation actuelle, trop éparpillée, qui ne protège que partiellement les droits des malades dans la pratique. Il attire l'attention sur le fait que c'est le système socialiste des soins, dans des établissements psychiatriques, qui prévaut toujours sur les méthodes alternatives des soins ambulatoires ou communautaires. Très souvent, les conditions dans des établissements sont insatisfaisantes et ne répondent pas à la norme hygiénique et éthique courante dans les pays de l'Union européenne. Le directeur du plus grand établissement psychiatrique de Prague-Bohnice, Zdenek Basny, ne peut que le confirmer: les établissements sont vieux, le matériel et l'équipement technique ne sont pas à la hauteur du 21e siècle, le personnel qualifié fait défaut. Le plus alarmant, selon le rapport, est le comportement des tribunaux qui décident de l'hospitalisation forcée des malades ou de leur déchéance de la capacité légale. L'un des auteurs du rapport, Marie Sukova, attire l'attention sur des abus législatifs quant à l'hospitalisation forcée et sur la possibilité laissée aux médecins de prendre des décisions arbitraires. Il arrive que des malades mentaux soient soignés sans leur consentement et qu'il soient traités comme des personnes sans droits et sans dignité.