Le maire de Prague, Jan Kasl, vient de démissionner, photo: CTK
Le maire de Prague, Jan Kasl, vient de démissionner. Il a décidé aussi de quitter le Parti civique démocrate, ODS, formation la plus importante de la droite tchèque.
Le maire de Prague, Jan Kasl, vient de démissionner, photo: CTK
Depuis quelques mois, on savait que rien n'allait plus entre le maire de Prague et les conseillers municipaux de l'ODS. Le maire leur reprochait, entre autres, le manque de volonté pour résoudre les problèmes brûlants et le laxisme face à la corruption et la criminalité économique. Il a laissé entendre aussi que l'Hôtel de ville n'était pas épargné par ce fléau. Froissés, les conseillers de l'ODS ont accusé le maire de chercher à améliorer son image médiatique au détriment de son parti et l'ont appelé à dénoncer ceux qu'il suspectait de corruption. Ce mardi donc Jan Kasl a coupé le cordon ombilical qui le liait avec l'ODS, parti qui avait joué un rôle cardinal dans sa carrière politique. "Je croyais jusqu'à la dernière minute, lit-on dans sa déclaration pour la presse, que l'ODS réussirait à entamer un processus menant vers une évaluation ouverte des succès et des échecs du passé." La décision de Jan Kasl tombe au moment où la campagne précédant les législatives en République tchèque bat son plein. Le parti qu'il quitte considère son départ comme une trahison qui risque de nuire, dans une certaine mesure, à ses résultats électoraux. "Je considère le fait qu'il n'a pas tenu jusqu'à la fin du mandat comme un grand échec humain et personnel et une lâcheté," lui a lancé le chef de l'ODS et président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus. Quel a été la raison qui a brusqué la décision de Jan Kasl, la goutte proverbiale qui a fait déborder le vase?
"La dernière goutte était le moment où j'ai compris que le Conseil municipal ne voulait pas réaliser le programme anti-corruption," a-t-il dit lors d'une conférence de presse tout en accusant le Conseil de ne pas avoir tenu sa promesse d'élaborer et de présenter un tel programme. Ces adversaires l'accusent cependant de préparer son avenir politique et de négocier d'ores et déjà son adhésion à un autre parti. Jan Kasl refuse toutes ces spéculations. Il avoue néanmoins de ne pas renoncer à la politique. Il garde pour le moment son siège au Conseil municipal et aimerait s'entourer dans l'avenir des personnes qui l'aideraient à réaliser les projets qu'il n'a pas eu le temps de mener jusqu'au bout. "Je pars pour revenir", dit-il, optimiste.