Les enseignants au chômage pendant leurs congés!
C'est à une situation embarrassante et humiliante que certains enseignants tchèques doivent faire face pendant la période estivale des vacances scolaires. Juillet et août, il se retrouvent en effet parfois en situation de chômage temporaire. Un phénomène inquiétant sur lequel s'est penché Guillaume Narguet.
Le triste constat des enseignants devant se résoudre à chercher un emploi quelconque le temps des vacances d'été n'est, toute réflexion faite, que le reflet symbolique d'un système éducatif tchèque en crise financière perpétuelle. Certains directeurs d'école, à cours de ressources financières, cherchent à réaliser des économies sur le budget alloué chaque année par le ministère de l'Education en faisant signer à certains instituteurs et professeurs des contrats à durée déterminée de dix mois. Soit de septembre, début de l'année scolaire jusqu'au terme de celle-ci, fin juin. Une pratique flirtant avec le domaine de l'illégalité tant elle pourrait être considérée comme une forme de chantage et d'exploitation. Car les enseignants, qui ne sont du reste que très peu à se plaindre, n'ont guère le choix. Ou ils adhèrent au principe, signent le contrat et espèrent secrètement le voir renouvelé en septembre, ou ils refusent en prenant alors le risque de se retrouver sans poste. Une situation qui touche tout particulièrement les enseignants ne possédant qu'une formation pédagogique incomplète, voire même sans formation aucune. Avec ces derniers, la loi n'autorise d'ailleurs les directeurs d'école qu'à conclure des contrats d'une durée maximale de deux ans.
N'empêche, les directeurs profitent indéniablement de la crainte des enseignants et de la précarité de leur situation. C'est pourquoi, chaque début juillet, les enseignants se montrent de plus en plus nombreux à venir frapper à la porte des bureaux de placement et quémander, comme leurs élèves, un emploi le temps des vacances. Il n'est alors pas rare de retrouver certains pédagogues au milieu des champs à ramasser les pommes de terre...
