Pleins feux sur les services secrets tchèques

Le service de renseignement de l'Armée tchèque traverse une crise profonde.

Rien ne va plus dans le service de renseignement de l'armée. Le ministre tchèque de la Défense, Jaroslav Tvrdik, se voit obligé de reconnaître que des fuites d'informations importantes ont mis en danger les agents secrets de ce service. L'armée a commencé, donc, à rappeler rapidement de l'étranger les agents dont l'identité n'est plus un secret. Cette fuite d'information pourrait avoir des conséquences tragiques. Certains agents ou leurs informateurs, qui se recrutent dans la population civile, risquent maintenant jusqu'à la liquidation physique. On est obligé de transformer tout le système servant à cacher leur identité, de quitter les logements de service, de changer les numéros de téléphone, les pseudonymes des agents et les mots de passe. Le ministre de la Défense est en colère. Il estime qu'il ne s'agit pas que d'une faute de quelques individus et met en cause, au moins, deux unités secrètes dont l'unité pour la sécurité intérieure. La presse signale déjà deux victimes de cette tempête dans le service secret. On a porté plainte contre l'ancien chef du service de renseignement de l'armée, Andor Sandor, et contre son adjoint Miroslav Kvasnak. Ce dernier a été libéré de ses fonctions d'attaché militaire tchèque en Inde. On accuse les deux hommes d'avoir violé la loi sur les services de renseignement. On reproche aussi à Andor Sandor de ne pas avoir rompu la collaboration entre le service de renseignement et l'ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Karel Srba, inculpé d'avoir commandité le meurtre d'une journaliste. Tout cela est suffisamment grave pour donner des soucis au Premier ministre tchèque, Vladimir Spidla. Il a ordonné déjà au ministre Tvrdik de procéder à une réforme radicale des services de renseignement de l'armée, de supprimer, si nécessaire, certaines unités et de les remplacer par d'autres. A son avis, le service de renseignement manque surtout de mécanismes efficaces de contrôle. Il demande donc au ministre Tvrdik de présenter, le plutôt possible, un projet de nouveau système de contrôle parlementaire. Néanmoins, Vladimir Spidla ne pense pas que la situation soit grave dans les services secrets tchèques en général, car, selon ses paroles, les désordres en question ne concernent que le service de l'armée, tandis que le service de renseignement civil travaille bien.