On compare parfois les mesures de sécurité de ce sommet à celles prises lors des assises du Fonds monétaires international et de la Banque mondiale à Prague, il y a deux ans. Mais il y a une différence de taille. Tandis qu'en l'an 2000, on cherchait à prévenir surtout la violence dans les rues envahies d'anarchistes et de militants contre la mondialisation, cet automne on doit faire face, en plus, à une menace plus grave - celle du terrorisme international. 12 000 agents de police veilleront sur la sécurité de deux milliers et demi d'invités officiels, dont 46 chefs d'Etat, et de quelque 3000 journalistes. Fin novembre, Prague se transformera donc en une forteresse imprenable. Le trafic au centre de la capitale sera considérablement réduit, certaines rues seront complètement inaccessibles. Pour accéder aux environs du Centre des congrès qui sera le haut lieu de ce sommet, il faudra présenter une carte spéciale. La police filmera les manifestants dans les rues par d'innombrables caméras. Des tireurs d'élite seront placés sur les toits de nombreuses maisons. Des mesures de sécurité draconiennes seront prises aussi au Château de Prague où le Président Havel accueillera les présidents des pays membres de l'OTAN et d'autres personnalités, ainsi qu'à l'hôtel Hilton au bord de la Vltava où seront logés les dirigeants de l'OTAN et le Président Bush avec sa suite. La capitale sera protégée par les chasseurs américains F-16, des roquettes antiaériennes seront déployées dans les environs de Prague. Ce lundi est arrivé en Tchéquie déjà un Boeing équipé du système de radars AWACS qui contrôlera l'espace aérien à partir des pays voisins. Et les Pragois? On les appelle à sortir le moins possible pendant le sommet. On envisage d'envoyer leurs enfants à la campagne. D et on prépare pour eux des ventes avantageuses sont prévues dans les hypermarchés de la grande banlieue. On va jusqu'à inviter les chaînes dea télévision à préparer pour la période du sommet des programmes irrésistibles qui motiveraient les Pragois à rester à la maison. Pour l'instant, cependant, ces appels ne trouvent un écho favorable ni chez les grandes sociétés de commerce ni chez les responsables des principales chaînes de télévision.
