Le projet de loi sur les soins médicaux attente aux droits des patients

La République tchèque est l'un des derniers pays post-communistes à ne pas avoir adopté une nouvelle loi sur les soins médicaux. Le projet du ministre de la Santé est qualifié par ses critiques de pire encore que la norme en vigueur.

La première chose à changer était le rapport entre le médecin et le patient. La pratique courante des pays européens est que le patient a le droit de connaître la vérité sur son état de santé et de décider, ensemble avec le médecin, de son traitement. La norme proposée en Tchéquie met toujours les droits des médecins au-dessus des droits des patients. Dans les questions clé, telles que le droit du patient à une information véridique, les droits des mourants et les droits fondamentaux des malades mentaux, le projet n'a pas respecté les principes fondamentaux des conventions européennes auxquelles la Tchéquie s'est associée, estime Vladimira Boskova, présidente de l'Association civique de protection des patients. Le délégué gouvernemental aux droits de l'homme, Jan Jarab, se montre lui aussi très critique, estimant que le projet contrevient, sur plusieurs points, à la Charte des droits et des libertés fondamentales.

Des critiques reprochent au projet ministériel de ne pas donner au citoyen le droit de se pourvoir en appel aux instances indépendantes au cas où le procédé de traitement fait l'objet de litige. Ils lui reprochent aussi de laisser au médecin le droit de véto sur des choses aussi graves que la communication d'un diagnostic grave et du dossier médical au patient voire le rejet de l'autopsie, de ne pas suffisamment protéger contre un éventuel arbitraire du médecin les groupes de population les plus vulnérables - enfants, personnes âgées, malades mentaux et, finalement, de ne pas prendre en considération les problèmes juridiques posés par de nouveaux procédés médicaux, tels que la reproduction assistée et la génétique.