Le premier Tchèque au coeur artificiel
Les médecins de l'Institut de médecine clinique et expérimentale de Prague sont les premiers en Europe de l'est à avoir réalisé la greffe d'un coeur artificiel.
Le patient a 57 ans, et il est le premier à avoir subi une intervention unique en son genre qui lui a sauvé la vie. Pendant 12 ans, il souffrait d'une défaillance cardiaque. A l'Institut de médecine clinique et expérimentale de Prague, qui est un établissement de pointe à l'échelle du pays, spécialisé dans les greffes, il a été inscrit sur la liste d'attente des receveurs d'organes, avec la mention « Urgent ». Son état de santé ne cessait de se détériorer sans qu'un coeur compatible soit trouvé. Lorsque sa vie ne se comptait plus qu'en heures, les médecins ont procédé à une intervention sans précédent jusqu'à présent en Europe de l'est. Le 3 avril dernier, l'équipe de la clinique de chirurgie cardiaque, conduite par le professeur Jan Pirk a greffé au patient un coeur artificiel. Ce dernier se trouve en dehors du corps, sur le ventre, et il est relié avec le coeur malade dont il assume toutes les fonctions. Le mécanisme a deux parties: celle qui réalise le travail d'assistance et qui ne peut être utilisée qu'une seule fois, et une unité de commande stable. D'après Jan Pirk, le premier Tchèque au coeur artificiel se porte bien, mais il a des crises psychiques à l'idée que sa vie dépend des appareils. Le patient doit rester alité et pratiquement sans bouger, puisque la clinique ne dispose pas, pour l'instant, d'une unité mobile qui lui permettrait de se déplacer. Le professeur Pirk explique que le coeur artificiel sert de pont, permettant l'attente d'un donneur de coeur biologique. La durée de survie avec un coeur artificiel se compte par mois. Le record mondial est de 550 jours. Selon Jan Pirk, le coeur artificiel permettra de résoudre le manque d'organes qui se manifeste, depuis plusieurs années. En 1997, l'Institut a réalisé 65 greffes de coeur, tandis que l'année dernière, ce n'était que 39. Le coeur artificiel pourrait sauver la vie de 8 personnes qui meurent, chaque année, pour n'avoir pas trouvé un donneur. La seule limite est le coût de la greffe : 2 millions de couronnes tchèques, pour la partie qui ne peut être utilisée qu'une seule fois, et 3 millions pour l'unité de commande. Depuis 1987, l'Institut de médecine clinique et expérimentale a pratiqué 495 greffes du coeur. En automne prochain, une rencontre des anciens patients ayant subi une greffe du coeur y sera organisée. Le professeur Pirk suppose qu'ils pourraient être déjà 500, en ce moment...