Discussions sur le direct télévisé d'une salle de tribunal
La Télévision tchèque, entreprise publique, vient de décider de diffuser en direct un procès qui se déroulera à la Haute cour de Prague. Les réactions dans les milieux politiques sont des plus négatives.
Samedi, le président de la République, Vaclav Klaus, s'est exprimé dans le même sens, sur les pages du quotidien Mlada fronta Dnes. Il a déclaré : « Pour moi et mes collaborateurs, l'information sur la décision de diffuser en direct ce procès a eu l'effet d'un éclair. Nous avons longtemps pensé qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Je me souviens des derniers procès politiques publics, dans notre pays, sous le communisme, et je pense que ce fut la chose la plus horrible que notre pays et notre génération aient connue ». Selon le chef de l'Etat, il existe un grand risque que ce procès soit politisé, et que les juges soient contraints de rendre leur verdict sous la pression de l'opinion publique. De son côté, la direction de la Télévision tchèque défend son projet. Le principal argument est que cette affaire est devenue d'intérêt public. L'audience devrait être commentée, en direct aussi, du studio de la Télévision tchèque. A ce sujet, le président de la Cour suprême, Pavel Kucera, a déclaré qu'il était horrifié par cette éventualité : « Cela n'a rien à voir avec la justice » !
Du côté de la défense, moins d'émotion, mais l'avocat de Karel Srba, Maître Vit Siroky, est contre les commentaires de la chaîne publique. Avis des experts judiciaires : ce procès ne peut être intéressant pour le public,ctk0310/koukal car c'est une audience en appel. Rien de nouveau n'y sera révélé, la Haute cour ayant pour tâche de contrôler les preuves qui ont conduit le Tribunal de Première instance à condamner les accusés.