Réactions tchèques à la « révolution de velours » géorgienne

Tbilissi - le 23 novembre 2003, photo: CTK

L'annonce, dimanche soir, de la démission du président géorgien Edouard Chevardnadze a soulevé un vif intérêt en République tchèque. Comme le titraient, ce lundi, les quotidiens Mlada Fronta Dnes et Lidové noviny, c'est une « révolution de velours » à la géorgienne qui a précipité la chute du régime de Chevardnadze, à la tête de ce petit pays du Caucase depuis plus de 25 ans.

Edouard Chevardnadze,  photo: CTK
Tout en saluant le rôle joué par Edouard Chevardnadze durant sa longue carrière politique, la diplomatite tchèque s'est félicitée, ce lundi, dans un communiqué, de l'issue pacifique trouvée à la situation de crise qui était apparue au lendemain des élections législatives truquées du 2 novembre dernier. Le ministère des Affaires étrangères a également fait savoir qu'il espérait que toutes les forces politiques géorgiennes « feront preuve de bon sens dans la recherche de compromis acceptables permettant de garantir la paix, la stabilité et la prospérité dans le pays ». La République tchèque s'affirme convaincue que la nouvelle présidente, Nino Bourdjanadze, et l'administration par intérim seront les garants de la tenue de nouvelles élections présidentielles et législatives dans un esprit démocratique et dans un délai établi selon la Constitution.

Tbilissi - le 23 novembre 2003,  photo: CTK
Les commentaires publiés, ces lundi et mardi, dans la presse tchèque sont moins optimistes. Le chemin de la « révolution des roses » sera « épineux », estime, ainsi, Petruska Sustrova, dans Lidové noviny. Selon elle, la menace d'une lutte de clans, des séparatistes, mais aussi celle d'une escalade de la violence ethnique planent au-dessus de la Géorgie actuelle.

Nombreux sont les observateurs, tchèques comme étrangers, à voir des points communs entre novembre 2003 à Tbilissi et novembre 1989 à Prague. L'atmosphère de liesse qui aura régné ces derniers jours dans les rues noires de monde de la capitale géorgienne n'y est pas étrangère. « Velours en Géorgie », s'enthousiasmait, ce lundi, Jan Rybar dans Mlada fronta Dnes.

« Le renard blanc est parti », note, d'un ton moins enflammé, le quotidien économique Hospodarské noviny. Une manière de tirer un trait sur le passé ténébreux de cette ancienne république soviétique, passé dont était l'incarnation personnelle Edouard Chevardnadze, et de s'ouvrir, prudemment et patiemment, sur un avenir incertain.