Géorgie : « Des lois qui risquent de saper le dialogue entre Tbilissi et l'Union européenne »
Pavel Fischer, président de la commission du Sénat tchèque pour les Affaires étrangères, la Défense et la Sécurité, est depuis ce mardi à Tbilissi, où des dizaines de milliers de manifestants protestent contre la politique actuelle du gouvernement géorgien qui vient de faire voter une loi sur « l'influence étrangère » à l'origine d'une bagarre entre députés mardi après-midi.
« Je suis à Tbilissi avec une poignée de représentants des parlements de l'Union européenne, le président de commission des Affaires étrangères du Bundestag allemand, de Lituanie, de Pologne, de Finlande et de la République tchèque. »
« Le but de notre mission est d'écouter ceux qui sont dans la rue mais aussi de rencontrer des représentants du gouvernement et nos homologues au Parlement pour que nous comprenions les défis d'aujourd'hui, car la Géorgie et la société ici y compris la société politique est très divisée, polarisé même, cela fait partie d'ailleurs des observations régulières de l'Union européenne. »
« Nous voulons comprendre ce qui se joue et nous sommes convaincus que c'est l'avenir même de la Géorgie qui se joue aujourd'hui, en termes de coopération étroite avec l'Union européenne, car ce qui se passe ce n'est pas une seule loi qui doit être votée, mais c'est une série de normes législatives qui risquent de saper le dialogue entre la Géorgie et l'Union européenne. »
Avec le recul certains observateurs estiment que ce n'avait pas été perçu comme il fallait à l'époque en 2008, quand les événements se sont déroulés en Géorgie, avec l'Ossétie du Sud et l’Abkhazie annexées de facto par la Russie. Avez-vous l'impression que l'Union européenne prend la mesure de ce qui se passe actuellement à Tbilissi ?
« Je crois que l'Union européenne, franchement, pourrait faire mieux en termes de flux, d'échanges commerciaux et économiques car comme nous le savons bien la Géorgie reste très étroitement liés à l'économie russe. Mais il faut quand même reconnaître que les représentants politiques géorgiens, surtout le parti Rêve géorgien, qui est aujourd'hui au pouvoir, ne fait pas des choix qui sont unanimes et qui polarisent beaucoup. »
« Nous avons fait tout pour rencontrer les membres du gouvernement voire des représentants au Parlement mais nous avons été refusés pour des raisons de calendriers voire aussi des questions de sécurité, donc nous avons pu parler avec notre homologue, président de la commission Affaires étrangères et aussi avec la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili. »
« Nous continuons maintenant avec le programme. Nous allons voir des jeunes pour débattre avec eux car je crois que c'est la jeunesse qui aujourd'hui reste un vecteur très important des aspirations pour la Géorgie et pour l'avenir. »