La situation en Slovaquie orientale, où les Roms ont déclenché des émeutes, est toujours des plus tendues. En raison de la difficile condition économique de cette ethnie, la Tchéquie peut-elle craindre une vague d'immigration des Roms slovaques ?
Les opinions diffèrent sur les raisons qui ont conduit les Roms de Slovaquie orientale et du Sud à prendre d'assaut les magasins, dans certaines localités. Pour certains, c'est la conséquence de la baisse de l'aide de l'Etat aux familles nombreuses et aux chômeurs. Peut-être car, il est une cruelle réalité que plus de 90 % des Roms de Slovaquie orientale sont au chômage. Ils vivent dans des conditions des plus précaires, sont très arriérés, souvent sans instruction, et leurs familles sont très nombreuses. Ils vivent donc aux frais de l'Etat, dans des conditions indignes, rappelant plutôt l'empire austro-hongrois que le début du XXIe siècle. Pour d'autres, ce sont les usuriers rom qui sont derrière les émeutes. Ils prêtent à des taux d'intérêts énormes, de 100 à 200 %, ce qui conduit les Roms à la misère la plus sombre. Quelle que soit la raison, la condition des Roms de la Slovaquie orientale est désastreuse et aucun gouvernement, qu'il soit totalitaire ou démocratique, n'est arrivé à l'améliorer. Aux cris de « Nous avons faim » les Roms ont dévalisé plusieurs magasins. Réaction du gouvernement ? La répression, avec les forces de police et un millier de professionnels de l'armée. Les Roms affirment que si leur situation ne s'améliore pas, ils sont prêts à partir pour la Tchéquie. Bien qu'une immigration massive ne soit pas à craindre, Ladislav Fizik, président du Parlement des Roms de Slovaquie, confirme ces dires :
Roms slovaques, photo: CTK
« Il faut prendre en compte une telle éventualité, car les gens rechercheront une solution à leur situation sociale précaire, quand il n'y aura pas de compensation. Quand ils n'auront pas d'emploi ou de possibilités de gagner de l'argent, ils partiront, peut-être en Tchéquie, mais pas seulement dans ce pays. Une telle situation peut, vraiment, advenir ».
En raison d'une telle éventualité, le gouvernement tchèque a décidé de prendre des mesures de sécurité, aux frontières tchéco-slovaques. Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, a donné l'ordre à la police des frontières de l'informer immédiatement sur une éventuelle arrivée massive des Roms de Slovaquie. Quelles sont donc ces mesures ?
« Ces mesures sont celles que nous permet la loi. Il est impossible d'en prendre d'autres. Par exemple, la loi nous permet de demander aux ressortissants étrangers un certificat médical, une certaine somme d'argent minimum, ou bien une invitation pour la visite de proches ».
Ajoutons que les représentants des Roms slovaques affirment que les Roms partiront plutôt vers d'autres pays de l'Union européenne.