Nouveau taux de chômage record : 10,9%

Le taux de chômage en République tchèque, source: CTK

Le chômage a atteint un nouveau taux record, en février, en République tchèque. Après avoir de nouveau dépassé la barre des 10% en décembre dernier, le nombre de personnes sans emploi représente désormais presque 11% de la population active.

Le taux de chômage en République tchèque,  source: CTK
Par rapport à janvier, le taux de chômage a donc encore augmenté d'un dixième, en février, pour passer à 10,9%. Sur cette même période, le nombre de personnes sans emploi s'est accru de 1300 pour atteindre un total d'un peu plus de 570 000, ce qui signifie qu'un Tchèque sur neuf est désormais inactif et que pour un poste libre, il y a environ 13 candidats. Parmi les dix pays qui s'apprêtent à intégrer l'Union européenne le 1er mai prochain, seules la Pologne, avec 20,6% de chômage, et la Slovaquie, avec 16,6%, affichent de plus mauvaises statistiques en la matière.

En République tchèque, la situation est toutefois très différente selon les régions. Là où le taux de chômage est, en effet, très satisfaisant à Prague avec à peine un peu plus de 4%, il dépasse allègrement les 20% en Bohème du nord et en Moravie du nord, dans la région d'Ostrava, atteignant même 50% dans certaines communes ! Plus inquiétant encore, la plupart des économistes s'accordent pour dire qu'aucune amélioration sensible ne doit être attendue dans un proche avenir. Toujours selon eux, les raisons à cette évolution résident avant tout dans une mauvaise structure du marché du travail. La main-d'oeuvre pas ou peu qualifiée rencontre de plus en plus de difficultés dans la recherche d'un emploi et la restructuration de l'industrie se poursuit, entraînant avec elle d'inexorables licenciements. Enfin, si les entreprises étrangères continuent à venir s'installer en République tchèque, elles embauchent désormais de plus en plus des employés techniquement et technologiquement qualifiés, comme des programmateurs ou électrotechniciens.

Une situation qui vide également toujours un peu plus les caisses d'un Etat déjà fortement endetté. Pour cette année, le ministère du Travail et des Affaires sociales table ainsi sur un budget de 370 millions d'euros pour sa politique de lutte contre le chômage, soit 62 millions de plus qu'en 2003. Enfin, en prenant en compte les aides sociales, l'assurance minimum et les pertes engendrées par le fait que les chômeurs ne s'acquittent pas des impôts et de l'assurance, un chômeur coûte en moyenne 425 euros par mois à l'Etat.