Rejet du projet de loi sur les loyers : nouveau coup dur pour le gouvernement

Le Premier ministre Vladimir Spidla, photo: CTK

La coalition gouvernementale n'est pas parvenue, ce mardi, à faire passer son important projet de loi sur l'augmentation des loyers d'habitation. Résultat, dans un proche avenir, l'Etat devra continuer à subventionner à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de couronnes le logement d'environ un million de personnes locataires. Il s'agit aussi d'un revers cinglant pour le cabinet du Premier ministre, Vladimir Spidla, dont l'unité de la coalition à trois partis n'avait encore jamais semblé aussi fragile et menacée.

Le Premier ministre Vladimir Spidla,  photo: CTK
Après des négociations dramatiques à la Chambre des députés longues de sept heures, le gouvernement n'est finalement pas parvenu à imposer son projet de loi sur l'augmentation des loyers d'habitation pourtant mis en place et peaufiné pendant plus d'un an. Le projet prévoyait une levée progressive et modérée du contrôle des loyers avec trois hausses de 10% d'ici le 1er janvier 2006. L'objectif de cette loi aurait notamment été de rapprocher les montants des loyers contrôlés de ceux des loyers des appartements privés, la différence entre les deux étant synonyme d'inégalité pour de nombreux Tchèques. Ainsi, le prix du mètre carré d'un appartement privé peut être, dans certains cas, jusqu'à cinq à six fois supérieur à celui d'un appartement au loyer contrôlé. Mais finalement, pour ne pas avoir su faire preuve de suffisamment de cohésion au moment décisif, le gouvernement est condamné à continuer à subventionner le logement à certaines catégories de gens qui n'en ont pas forcément besoin, et ce au lieu d'aider jeunes et familles plus pauvres pour qui la recherche et la location d'un appartement financièrement dans leurs cordes relèvent souvent de la mission impossible.

Au-delà même encore de cette triste réalité, cet échec du gouvernement remet en cause également l'unité de sa coalition, formée des sociaux-démocrates majoritaires et de deux partis centristes, les unionistes et les chrétiens-démocrates. Car ce mardi, les députés de l'opposition étaient plus nombreux sur les bancs de la Chambre que ceux de la coalition, nombre de ces derniers étant en voyage à l'étranger au moment d'un vote pourtant crucial. Une infériorité numérique qui a, donc, fort logiquement rendu impossible l'adoption du projet de loi et placé encore un peu plus le Premier ministre, Vladimir Spidla, et son cabinet sous les feux d'une critique chaque jour un peu plus virulente et acerbe.