La Tchéquie face à la migration slovaque

Roms

A la veille de l'élargissement de l'Union européenne, il s'avère que le danger de la migration incontrôlée guette non seulement les pays membres de l'Union, mais aussi les pays candidats dont la Tchéquie qui attirera notamment des Roms slovaques.

Selon un rapport de l'Organisation internationale pour la migration (OIM), la misère des Roms slovaques s'aggrave. Après avoir perdu, au début de cette année, une grande partie des prestations sociales, les familles de chômeurs en Slovaquie se trouvent dans un grand dénuement, et deviennent une proie facile des usuriers. Dans certains villages rom, le taux de chômage atteint 100 %. L'OIM a constaté aussi des cas, pourtant assez rares, jusqu'à présent, de maladies de sous-alimentation et de la prostitution due à la faim. De nombreux Roms slovaques vivent dans des bidonvilles et n'arrivent pas à s'échapper de cette espèce de ghetto. Rien d'étonnant qu'ils envisagent de chercher du travail en République tchèque. Le rapport de l'OIM constate, cependant, que la majorité d'entre eux n'ont pas l'intention de s'installer définitivement en Tchéquie. Ils ne désirent travailler dans le pays voisin que pendant les mois d'été pour pouvoir louer un logement en Slovaquie en dehors des bidonvilles. Néanmoins, s'ils décident de s'installer en République tchèque, les autorités ne disposent pas de moyen efficace pour les en empêcher.

Le ministre tchèque de l'Intérieur, Stanislav Gross, qui est chargé de cette problématique, rassure ses collègues du cabinet : on n'a pas à craindre la migration massive de Roms slovaques. Il est vrai que le rapport de l'OIM constate que la mobilité des Roms slovaques a été réduite au minimum à cause de leur extrême pauvreté. Cela peut changer, pourtant, d'un jour à l'autre. On ne peut pas exclure des événements inattendus comme une explosion de colère suivie d'émeutes semblables à celles qui ont mobilisé les Roms slovaques, au début de cette année, après la réduction draconienne de leurs prestations sociales. Le ministre Gross prépare donc un nouveau système de contrôles aux frontières, ainsi qu'un projet de loi controversée qui éviterait que plusieurs familles soient enregistrées dans un seul appartement. Plus efficace pourrait être l'aide accordée aux Roms slovaques qui resteront chez eux. C'est pourquoi le ministère tchèque de l'Intérieur cherche à soutenir les institutions internationales et les organisations non gouvernementales qui aident les Roms slovaques. Evidement, c'est une initiative de longue haleine. Il faudra apprendre aux Roms, entre autres, à défendre leurs droits contre l'arrogance des municipalités et de la police et convaincre les jeunes qu'il faut étudier. Il faut leur faire comprendre que c'est le moyen le plus efficace qui leur permettra de quitter leurs bidonvilles.