Pour le hockey et le foot tchèques, c'est Jan qui rit et Jan qui pleure
La journée de mercredi proposait un programme de rêve pour les amateurs de sport à Prague. Tandis qu'en football, en fin d'après-midi, la République tchèque recevait le Japon en match de préparation au Championnat d'Europe au Portugal, un peu plus tard dans la soirée, les hockeyeurs affrontaient l'Allemagne pour ce qui constituait leur troisième sortie au Championnat du monde. Et à l'occasion de ces rencontres de choix, les deux équipes ont connu des fortunes diverses...
Foot - Amical : Tchéquie - Japon : 0-1
Après que l'Irlande ait mis fin, le mois dernier, à Dublin, à sa série de vingt matches consécutifs sans défaite, l'équipe tchèque de football a enchaîné par une deuxième défaite d'affilée, cette fois-ci dans son stade de Letna, contre le Japon (1-0). Face à des joueurs nippons habiles techniciens, vifs et accrocheurs, les partenaires de Pavel Nedved sont apparus, au contraire, fatigués et sans énergie, notamment en première mi-temps. Surtout, ils ont commis la grave erreur de sous-estimer un adversaire pourtant huitième de finaliste de la dernière Coupe du monde et pas venu à Prague pour faire du tourisme.En pratiquant un jeu court adapté à leur morphologie et marque de fabrique de leur entraîneur, la légende brésilienne Zico, les Japonais, toujours en mouvement et premiers sur le ballon, ont logiquement ouvert la marque à la demi-heure de jeu. En deuxième période, après que leur sélectionneur, Karel Bruckner, ait procédé à huit changements, les Tchèques se sont efforcés, en vain et sans grande imagination, de percer la muraille dressée par les dignes descendants des samouraïs devant le but de leur gardien Narazaki. Mais jamais ils ne sont parvenus à apercevoir le bout de la nuit noire dans laquelle ils semblaient s'être endormis. Au coup de sifflet final, c'est donc bel et bien pour les milliers de supporters japonais présents dans la Toyota Arena (nom officiel du stade) que le soleil se levait.
Après la douche froide réparatrice, Milan Baros, l'attaquant tchèque de Liverpool, reconnaissait que la victoire du Japon était logique :
« Les Japonais sont venus ici animés de respect à notre égard. Je ne dirais pas que nous les avons sous-estimés, nous étions conscients de leurs qualités. Simplement, rien ne marchait pour nous aujourd'hui. En première mi-temps, c'est sûr, les Japonais étaient meilleurs. Ils étaient les premiers sur le ballon et ont bien résolu les situations quand il le fallait. En deuxième mi-temps, nous avons manqué un peu de réussite quand nous n'avons pas transformée en buts nos occasions. C'est dommage. »
Hockey sur glace - Mondial : Tchéquie - Allemagne : 5-1
De leur côté, les hockeyeurs ont fait honneur à leur réputation en ne laissant aucune chance au voisin allemand (5-1), à l'occasion de leur dernier match du tour préliminaire du Championnat du monde. Malgré la résistance et le tarditionnel courage allemands, les Tchèques ont effectué une nouvelle démonstration de leur formidable potentiel offensif, faisant rugir de plaisir leurs 17 000 supporters. Pour Jaromir Jagr et ses coéquipiers, qui font plus que jamais figure de grands favoris du tournoi, la promenade de santé se poursuit donc. Pourtant, comme l'admettait Martin Rucinsky, l'attaquant tchèque élu meilleur homme du match, l'opposition germanique a constitué un test sérieux :« Ca a été un match dur, mais dans les règles, on peut dire. Les Allemands ont bien joué, ils jouent d'ailleurs toujours très bien contre nous, ils savent se motiver. Mais après nos deux premières parties contre des adversaires disons relativement faciles, nous avions besoin d'un match plus équilibré avec au moins un score de parité au bout de deux tiers-temps. Aujourd'hui, c'était donc une bonne leçon. Nous nous sommes rassurés sur le fait que nous avons une bonne équipe, tant sur le plan mental que physique, et que nous sommes capables de nous sortir de chaque situation. »
Au deuxième tour, les Tchèques rencontreront la Suisse, l'Autriche et le Canada, champion olympique et du monde en titre.