La Tchéquie dans l'Union européenne : premier mois
Il y a un peu plus d'un mois, le 1er mai, la Tchéquie entrait dans l'Union européenne. Voyons un peu ce qui a changé, les plus et les moins, les pronostics qui avaient vu juste et ceux qui s'étaient trompés.
Et ce qui intéressait le plus le simple citoyen tchèque avant l'adhésion de son pays à l'Union ? Les prix, les salaires ? Pour ces derniers, il est encore trop tôt pour établir un bilan. En ce qui concerne les prix, par contre, on peut constater que les pronostics les plus sombres, qui annonçaient une hausse des prix, ne se sont pas réalisés. Une hausse des prix de certains produits a été enregistrée, mais elle n'est pas toujours due à l'entrée dans l'Union. Pour ce qui est des bananes, dont le prix a grimpé de plus de 40 %, l'augmentation est le résultat de la politique protectionniste des anciens membres de l'Union envers leurs anciennes colonies. Les droits de douanes sur les bananes sont élevés pour les importations des plus gros producteurs d'Amérique du Sud, alors qu'ils sont plus faibles pour les anciennes colonies françaises, par exemple. Un autre produit, le riz, a légèrement augmenté aussi, de quelques pourcents. La hausse de certains prix, comme les repas dans les restaurants, les services, est due au changement du tarif de la TVA qui est passée de 5 à 19 %. Les cigarettes et les spiritueux sont plus chers en raison de l'augmentation de l'impôt à la consommation. Parmi les prix qui ont baissé, on retient surtout ceux de l'électricité et du gaz, dans une moindre mesure, ceux de l'électroménager, de l'électronique, du téléphone. La hausse des prix des carburants, elle, est le résultat de l'envol des prix du brut.
En fin de compte, quand les experts en statistiques ont fait leurs comptes, il est apparu que la hausse des prix au mois de mai 2004 est plus élevée que dans les années précédentes mais, avec 0.4 %, elle se situe au niveau européen. Le simple citoyen tchèque peut-il attendre un été tranquille ? Pas tout à fait, affirment les spécialistes en économie : les prix d'autres denrées alimentaires pourraient augmenter du fait de la politique de l'Union européenne. Le sucre, dont la Tchéquie est un très gros producteur, est cher dans les anciens pays de l'Union, qui garantit des prix d'achat minimum aux producteurs de betteraves à sucre. La Tchéquie devra suivre le courant. Il peut arriver que le prix de la viande augmente en raison d'une certaine pénurie. En effet, les éleveurs tchèques pourront vouloir écouler leur produit sur les marchés européens, à un prix plus intéressant. Un mois, c'est peu pour se faire aux mécanismes de Bruxelles... Ce printemps, par exemple, grâce aux importations sans droits de douanes, les pommes de terre nouvelles se vendaient moins cher que les vieilles !