Encore à propos des lits-cages dans les hôpitaux psychiatriques...
Jeudi dernier, le président de la République, Vaclav Klaus, a invité au Château de Prague des spécialistes tchèques en psychiatrie, psychologie et neurologie. L'objectif de cette rencontre était de débattre de la qualité des soins psychiatriques dans le pays.
Le sujet fait couler beaucoup d'encre : la République tchèque s'est fait sévèrement critiquer, par les médias britanniques et même par l'écrivain Joanne K. Rowling, l'auteur des aventures de Harry Potter, pour l'usage de barreaux et de filets autour des lits, pour protéger certains patients gravement handicapés. D'après une des participantes à la rencontre, le professeur Sona Nevsimalova, cette critique est paradoxale, la Tchéquie faisant partie des pays qui effectuent une étude sur les méthodes restrictives employées dans des centres psychiatriques. Les lits-cages constituent moins d'1% de tous les lits dont disposent les cliniques, a-t-elle ajouté. Persuadé de la bonne qualité des soins apportés aux malades mentaux, le Président Klaus a, à son tour, désapprouvé le geste du ministre tchèque de la Santé publique, Jozef Kubinyi, qui avait interdit, d'un jour à l'autre, l'utilisation des lits-cages. Les filets, quant à eux, devraient disparaître des hôpitaux d'ici à la fin de l'année. Une décision que le chef de l'Etat juge "précipitée". Les médecins auront donc recours à d'autres méthodes, utilisées par exemple en Grande-Bretagne, telles l'isolation des patients agressifs ou l'application des piqûres de calmants. Reste à savoir si elles sont plus douces envers les handicapés...
Il n'empêche que la psychiatrie, souvent marginalisée en République tchèque, fait reparler d'elle, de ses malaises, et les spécialistes des maladies mentales s'en réjouissent. Mieux encore, ils s'attendent à ce que la suppression des cages et des filets entraîne une augmentation du personnel et des moyens financiers octroyés aux centres psychiatriques...