Vaclav Havel pour Lidove noviny : l'UE est une grande chance historique
L'Union européenne, la démission du cabinet Spidla, l'expérience tirée du régime communiste. Voilà les principaux sujets de l'une des rares interviews que l'ex-président, Vaclav Havel, a récemment accordée aux médias. Alena Gebertova l'a lue pour vous, dans le quotidien Lidove noviny.
« L'Union européenne est une immense chance historique. En effet, l'Europe a depuis toujours été un champ de bataille d'où la guerre se propageait dans le monde entier. L'Union constitue l'un des outils permettant de l'empêcher », dit Vaclav Havel dans les pages du journal. En même temps, il refuse l'éventualité de sa candidature au poste de « président européen ». Il explique : « Je suis flâté par de telles spéculations, mais je ne suis pas bien disposé pour cela. Il faut une personne plus érudie, parlant les langues, une personne plus saine et plus jeune ».
Vaclav Havel qui commente rarement l'actualité politique nationale brûlante, fait pour une fois exception, en rapport avec la récente chute de Vladimir Spidla et de son cabinet. « La raison de cette chute m'échappe, avoue-t-il et de continuer. Je n'ai remarqué aucun grand échec de ce cabinet.... Je pense que le départ de Vladimir Spidla est dû au fait qu'il était trop honnête, trop pertinent, point populiste. »
Plus loin, Vaclav Havel déplore le fait que l'expérience historique du système totalitaire n'ait pas encore été suffisamment comprise, analysée, décrite et communiquée. Il le fait pour sa part par les mots suivants : « Chaque personne a été engagée, de telle ou telle manière, dans le système communiste qui s'inflitrait jusqu'à l'âme de tout un chacun. Tantôt en tant que victime, tantôt en tant que coauteur du système. Comme le Sida, le système communiste touchait l'ensemble de la société laquelle, tout en le dénonçant, était habituée à aller en masse aux urnes pour le plebisciter... Une réflexion complexe sur cette expérience, qui pourrait profiter à toute l'humanité, fait toujours défaut », écrit-il.
Se sent-il libre de dire ce qu'il veut ? Vaclav Havel admet qu'il est en quelque sorte plus prudent que sous le communisme. « Etre pendant treize ans président de la République, engage. D'autant qu'on attribue à mes propos plus d'attention et plus d'autorité... Un mot imprudent peut déclencher une avalanche non voulue », conclut-il.