Les débats entre les leaders des trois partis engagés dans la constitution d'un nouveau cabinet, dans la nuit de mercredi à jeudi, ont été durs et houleux. A leur issue, on a cru que les négociations se trouvaient dans une impasse.
La situation a toutefois complètement changé quelques heures après, au moment où le Premier ministre désigné, Stanislav Gross, a annoncé qu'un consensus concernant la distribution des portefeuilles ministériels venait d'être atteint. Ainsi, même si l'on ne connaît pas encore les noms de tous les nouveaux ministres, on sait qu'à l'instar du cabinet Spidla, trois ministères incomberont aux unionistes, trois aux chrétiens-démocrates, les douze autres demeurant du ressort des sociaux-démocrates. « C'est un résultat qui peut satisfaire tout le monde », a déclaré Stanislav Gross. Si le soulagement et la satisfaction semblent être, en effet, partagés par les trois leaders, c'est Miroslav Kalousek, chef des chrétiens-démocrates, qui est probablement le plus content: à la différence des unionistes, il a su défendre les mêmes portefeuilles et les mêmes ministres qu'auparavant. A noter le poste du chef de la diplomatie, Cyril Svoboda, notamment, un poste très sollicité par une partie des sociaux-démocrates. Sauf imprévu, l'accord de coalition sera signer lundi prochain.
Miroslav Kalousek, photo: CTK
En ce qui concerne la déclaration du programme de la coalition gouvernementale « vieille-nouvelle », il reste à peaufiner encore quelques détails. Sinon, la croissance économique, le soutien aux familles, aux campagne et à l'éducation, la défense des intérêts nationaux auprès de l'Union européenne, la lutte contre la corruption et la criminalité, le chômage et le terrorisme, se présentent comme ses principales priorités.
Le nouveau cabinet bénéficiera-t-il de la confiance de l'aile « rebelle » de la social-démocratie ? Stanislav Gross est optimiste : « Je suis sûr que la social-démocratie va voter à l'unanimité et que tout se terminera bien pour nous », dit-il. Il serait d'ailleurs dans l'intérêt des sociaux-démocrates d'éviter des élections anticipées, compte tenu des intentions de vote très basses de ce parti, à l'heure actuelle.
Le Président Vaclav Klaus n'a pas commenté officiellement les résultats des négociations de coalition. On estime que c'est au début de la semaine prochaine qu'il pourrait nommer le nouveau cabinet.