La crise gouvernementale est-elle réellement terminée ?
Pour les sociaux-démocrates et les unionistes, la crise gouvernementale serait terminée. Pour le troisième parti de la coalition gouvernementale, la démocratie chrétienne,ou pour l'opposition, il n'en est pas de même.
« Je voudrais m'excuser pour les explications que j'ai données sur mes affaires personnelles qui, dans certains cas, pouvaient être embrouillées. Je dois avouer qu'au début, je ne sentais pas la volonté d'expliquer des affaires que je considérais, à tort, comme personnelles. Je m'excuse d'avoir, ainsi, créé les raisons de différends et litiges politiques dont on a, peut-être, abusé, mais la raison première résidait dans ma prise de position ».
Les sociaux-démocrates ont accepté ces excuses qui signifient, pour eux, la fin de la crise gouvernementale, comme l'a déclaré le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka : « Les excuses de Stanislav Gross ont été formulées clairement et je les ai comprises ». Pourtant, comme le Premier ministre et les sociaux-démocrates ont adopté une position assez dure envers leurs partenaires chrétiens-démocrates, celle-ci ne sera-t-elle pas un obstacle à une bonne coopération au sein de la coalition ? Bohuslav Sobotka :« La session du Comité central de la social-démocratie a donné une réponse, claire. Tous les délégués ont eu le droit de s'exprimer. Le plus important est le résultat de la session. La social-démocratie a accordé la confiance à son Premier ministre, et elle s'est prononcée pour la continuation de la coalition gouvernementale ».
Alors que l'un des partenaires de la social-démocratie, l'Union de la liberté, se déclare pleinement satisfait de la tournure des événements, le second, la démocratie chrétienne, n'est pas de cet avis. Pour la direction de ce parti, les excuses du Premier ministre ne sont pas suffisantes, car il a excusé ses paroles et non pas ses actes. Pour Miroslav Kalousek, président des chrétiens-démocrates, la crise gouvernementale n'est pas résolue. Il déclarait, ce week-end :
« La crise ne peut être résolue que par la social-démocratie, en trouvant une solution à la position du Premier ministre. Elle en a le temps jusqu'à son congrès, et je ne pense pas qu'il soit correct de commenter les résultats partiels ».
L'opposition de droite, représentée par le Parti civique démocrate, durcit sa position, et s'apprête à poser la question de confiance au gouvernement. Le président du groupe des députés du parti, Vlastimil Tlusty, explique :« Les arguments fondamentaux sont clairs, tout a été fait, et rien de nouveau ne peut apparaître. Ce qui n'est pas clair est si la coalition à une majorité de 101 voix existe encore à la Chambre des députés. Peut-être, mais cela devrait être clair, non seulement pour nous, mais aussi pour toute l'opinion publique ».
Rien n'est donc certain pour le gouvernement actuel. D'ici le congrès pascal de la social-démocratie, tout pourrait encore changer.