Guerre des gangs à Prague : dix-huit personnes blessées dans une explosion
Une bombe a explosé, dimanche midi, en plein centre de Prague, sur l'artère piétonne Na Prikopech, en bas de la place Venceslas. Dix-huit personnes, en majorité des étrangers, ont été légèrement blessées. La police écarte la thèse d'un acte terroriste et privilégie la piste d'un règlement de comptes entre bandes criminelles. Les Tchèques sont inquiets...
Vers 12h30, dans une des zones les plus fréquentées de la capitale tchèque, un homme lance un engin explosif sous une jeep blindée, garée devant le Casino Royal. Selon les médecins qui transportent les blessés dans quatre hôpitaux de la ville, il ne s'agissait pas d'une grenade à main, mais plutôt d'un engin explosif artisanal. Ses éclats ont atteint deux Tchèques et une quinzaine d'étrangers (Américains, Britanniques, Irlandais, Chypriotes, un Bulgare et un Slovaque). Ils étaient, pour la plupart, assis à une terrasse du Casino. L'auteur de l'attaque prend la fuite, sans qu'il réussisse à démolir la voiture ciblée, appartenant au co-propriétaire israélien de l'établissement de jeux, Assi Aboutboul. Sur le lieu du drame, le nouveau chef du gouvernement tchèque Stanislav Gross s'empresse d'affirmer qu'il était question d'un règlement de comptes et qu'une équipe spéciale d'enquêteurs est déjà sur la piste de l'attaquant. Pas de mystère donc : c'est une guerre de gangs israéliens qui se joue au coeur de Prague. Le père d'Assi Aboutboul, Félix, a été, selon les médias israéliens, un maître criminel redouté dans son pays. Ami de la mafia et auteur de l'enlèvement du ministre nigérien des Affaires étrangères en exil, Félix Aboutboul avait été retrouvé par Scotland Yard et emprisonné pendant six ans. Il s'installe ensuite a Prague, où il est assassiné, il y a tout juste deux ans, par un tueur à gages non identifié.
Pas de morts ni de blessures graves, cette fois-ci, et pourtant, une ambiance lourde s'installe dans la capitale. "D'accord, l'auteur de l'attaque n'était pas un terroriste, mais un simple criminel. Mais c'est peu réconfortant...", constate la presse.