Presse : le président Pavel à l’écoute des jeunes
Cette nouvelle revue de presse revient d’abord sur le discours télévisé du Nouvel An du président Petr Pavel qui a focalisé l’attention, contrairement à la coutume, sur les jeunes. Deux autres sujets traités : les nouveaux défis pour la défense et la sécurité et les changements à attendre sur la scène politique locale. Rappel également de plusieurs anniversaires importants qui seront célébrés en cette année 2024 et un mot enfin sur la performance de la couronne tchèque.
Une partie du premier discours prononcé par le président Petr Pavel à l’occasion du Nouvel An a été consacrée à la jeune génération. Un éditorialiste du site Seznam Zprávy a expliqué pour quelle raison elle avait suscité un grand intérêt:
« Tout d’abord, c’est parce qu’aucun président, et probablement aucun homme politique tchèque de premier plan, n’a jamais exprimé ainsi sa compréhension pour les jeunes et pour les difficultés qu’ils rencontrent dans le monde d’aujourd’hui. La jeune génération a l’impression, et pour cause, que les hommes politiques ne se soucient pas d’elle et ne s’intéressent pas à ses préoccupations, à l’exception peut-être du parti des Pirates. Et ce n’est pas seulement un sentiment, car telle est, hélas, la vérité. C’est probablement la raison pour laquelle Petr Pavel encourage la jeune génération à être active, affirmant qu’elle a toujours été un agent de changement et que la société a besoin de ses idées, de son courage et de son activité. »
La société tchèque vieillit rapidement, comme la plupart des pays européens. La part de personnes âgées de plus de 65 ans augmente, tandis que celle de jeunes de moins de 25 ans diminue. « Et comme les plus âgés sont plus disciplinés et aiment se rendre en grand nombre aux urnes, les programmes des partis politiques s’adressent principalement aux retraités », indique l’éditorialiste avant de souligner :
« Il est effectivement plus compliqué et plus risqué de promettre aux jeunes la solution des problèmes liés à la pénurie de logements ou à l’environnement. Le fait que cela soit Petr Pavel qui se montre le plus à l’écoute de la jeune génération est assez étonnant. Un homme qui a passé la plus grande partie de sa vie dans un milieu militaire majoritairement masculin et strictement hiérarchisé. Un homme issu d’un milieu discipliné et disciplinaire et qui a une grande compréhension pour des questions de liberté, de tolérance et de libre-pensée. Pourtant, sa priorité accordée aux jeunes paraît authentique. »
Les nouveaux défis pour la défense et la sécurité
L’année 2004 sera celle d’un optimisme prudent et des attentes liées aux résultats des élections américaines. Tel est le titre de l’éditorial de l’hebdomadaire Respekt dans lequel on pouvait lire :
« Le cabinet de Petr Fiala essuie des critiques plus ou moins justifiées pour la façon dont il gère les finances. Il existe pourtant au moins un chapitre de dépenses qui mérite d’être apprécié. C’est celui qui concerne les investissements dans la défense et la sécurité. En cas de victoire électorale de Donald Trump en novembre, le respect des obligations découlant de l’appartenance à l’OTAN et les préparatifs des armées face au danger russe réel représentant une commodité qui sera appréciée plus que jamais en Europe. La sécurité nationale est effectivement un domaine dans lequel la Tchéquie a réalisé au cours des deux dernières années un grand progrès. »
S’agissant de principaux défis pour la diplomatie tchèque en rapport avec l’agression russe en Ukraine, l’éditorialiste du magazine a observé :
« On ne saurait négliger que, parmi nos alliés dits proches, il existe deux chefs de gouvernement qui diffusent une propagande hostile qui profite à l’agresseur russe. Personne ne peut exclure que le sort de la démocratie soit en danger. Or, la Tchéquie devrait faire savoir clairement qu’elle dénonce une politique en faveur de Poutine et ce même au prix d’un malentendu diplomatique au sein du groupe de Visegrad qui réunit la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie. »
2024 : des changements à attendre sur la scène politique tchèque ?
« Bien que 2024 ne soit pas une année de ‘grandes ‘ élections, elle pourrait être une année de changements fondamentaux sur la scène politique tchèque », a estimé un chroniqueur du quotidien Hospodářské noviny qui a écrit :
« Nous aurons trois élections au cours de cette année, européennes, régionales et sénatoriales. A en juger par les sondages, on peut s’attendre à ce que leurs résultats confirment le raffermissement de la position du mouvement ANO d’Andrej Babiš. A moins d’un événement exceptionnel, il remportera une victoire plus importante que la dernière fois. Tout cela n’aura pas d’impact immédiat sur la politique locale mais augmentera l’inquiétude dans les rangs de la coalition gouvernementale, dont la cote n’a de cesse de baisser. »
De l’avis du journaliste du quotidien économique, la désillusion des électeurs des partis de la coalition gouvernementale, qui ne sont pas satisfaits de ses résultats et démarches, a ouvert un espace pour la création d’un nouveau parti politique. Une probabilité qui se situe selon lui autour de 50 %. Le texte indique encore :
« L’année 2024 ne sera qu’un signe avant-coureur de l’année cruciale 2025 où auront lieu les élections législatives et qui déterminera l’orientation de la Tchéquie pour la période à venir. Mais nous verrons certaines tendances déjà au cours de cette année. Si la situation économique ne s’améliore pas de manière significative, l’évolution ne sera pas favorable pour le gouvernement actuel. »
Wolker, Kafka, Smetana... les anniversaires à rappeler en 2024
Les médias ont retenu plusieurs dates de naissance ou de décès se rapportant à d’importantes personnalités du domaine de la culture tchèqueen cette année 2024. Le chroniqueur de Lidové noviny a évoqué deux anniversaires littéraires :
« Le 3 janvier, il y a cent ans, s’éteignait à l’âge de 24 ans Jiří Wolker, l’un des plus grands talents de la poésie tchèque du XXe siècle. Un poète actif, engagé dans la cause sociale, jusqu’à ce que les communistes en fassent leur porte-parole. Cette réinterprétation éhontée, cette relecture idéologique de l’œuvre au détriment de la poésie, mérite d’être rappelée à tout moment....Franz Kafka, probablement l’écrivain le plus célèbre et le plus influent du XXe siècle, est mort de la même maladie que Jiří Wolker, à savoir la tuberculose, cinq mois après lui, le 3 juin 1924. Tout le monde connaît son nom et son visage. Mais la connaissance tout comme la compréhension de son œuvre sont moins évidentes. «
Le chroniqueur du journal Deník N a pour sa part rappelé les anniversaires liés à la naissance en 1824 et à la mort en 1884 du grand compositeur tchèque Bedřich Smetana. L’occasion pour lui de raconter :
« Cette année, l’Année de la musique tchèque se déroulera sous le signe du projet Smetana200. Il ne s’agira pas de présenter Smetana comme un des acteurs du Réveil national, l’auteur d’opéras nationaux et un patriote modèle, comme on le faisait dans les années 1950. Ce sont son retentissement et son expérience européennes, son ancrage dans un environnement germanophone plutôt que nationaliste, qui seront mis en relief. Il convient à ce propos de mentionner que l’opéra La fiancée vendue de Smetana, l’œuvre lyrique probablement la plus populaire chez nous, s’est imposé dans le monde et en particulier dans des pays germanophones grâce, entre autres, à un autre natif de Bohême, Gustav Mahler. La renommée de l’opéra a été dépassée plus tard par L’Ondine d’Antonín Dvořák et Jenůfa de Janáček. Depuis, la position de Bedřich Smetana à l’échelle internationale n’a pas atteint celle de ces deux autres compositeurs tchèques. »
C’est donc principalement dans son pays natal, comme le constate Deník N, que Smetana continue à être fortement reconnu. « Parier cette année sur lui, c’est donc parier sur la certitude », écrit-il.
La performance de la couronne tchèque
« La couronne tchèque est la deuxième monnaie européenne la plus performante après le franc suisse. Elle s’est même mieux comportée que l’euro. » C’est ce qu’a rapporté le site echo24.cz :
« Au cours des quatre dernières années mouvementées, marquées par la pandémie de covid, la guerre en Ukraine, une inflation extraordinaire et une crise énergétique, la couronne tchèque a été, avec le franc suisse, la seule monnaie européenne à se renforcer par rapport au dollar. Aujourd’hui encore, la République tchèque possède les réserves en devises les plus importantes de l’Union européenne et les cinquièmes au monde. »
