Une manifestation néonazie à Wunsiedel, avec la participation tchèque

Une manifestation néonazie à Wunsiedel, photo: CTK

La ville bavaroise, Wunsiedel, est située à une vingtaine de kilomètres de la frontière tchéco-allemande. Quatre mille néonazis s'y sont donné rendez-vous, dimanche dernier, pour participer à une marche vers la tombe de Rudolf Hesse, l'un des proches collaborateurs d'Adolf Hitler. La presse tchèque de ce lundi fait remarquer que c'est avant encore sa mort, en prison à Berlin, à l'âge de 93 ans, que Hesse s'est fait adopter par les néonazis allemands comme leur principale icône.

Une manifestation néonazie à Wunsiedel,  photo: CTK
Entre quatre-vingts et cent extrémistes de droite tchèques ont participé à la manifestation à laquelle les habitants de la ville ont réagi par une contre-manifestation et à la tête de laquelle on a pu voir le maire de la ville. Les principales formations néonazies tchèques, dont « La résistance nationale de Prague » ou « l'Alternative droite », ainsi que des membres de groupes de musique néonazis tchèques ont été sur place pour se joindre à leus confrères allemands et ceux venus de plusieurs pays européens.

Les autorités tchèques n'auraient pas permis l'organisation d'une pareille manifestation, en l'honneur de Hesse, estime Ondrej Cakl de l'association civique, Tolérance et société civique, qui s'occupe du monitoring des activités extrémistes. Dans les pages du quotidien LN il explique, aussi, les raisons de sa décision de suivre les manifestations et réunions néonazies.

Une manifestation néonazie à Wunsiedel,  photo: CTK
« J'ai constaté que, lors de leurs manifestations, les skinheads pouvaient agresser impunément d'autres gens. Même si la police voulait mener l'enquête et les tribunaux prononcer un jugement, ils n'avaient pas de témoins prêts à parler et encore moins de preuves pertinentes. Voilà pourquoi je m'y suis engagé. Nous prenons des photos, tournons des films que nous fournissons aux organisations et aux individus concernés, collaborons avec la police... ».

Ondrej Cakl n'avoue pas qu'il s'agit, pour lui, d'une entreprise risquée. A la manifestation de Wunsiedel, il s'est fait attaquer par les radicaux tchèques qui connaissent bien tant son nom que son visage. Pour une fois du moins, il n'a subi aucune blessure.