Le gouvernement a adopté le projet de budget 2005
Après des semaines de négociations, non sans quelques grincements de dents, la coalition gouvernementale a, enfin, adopté le projet de budget de l'Etat pour 2005. Détails et avenir de ce projet.
Au moment, où la discussion du projet de budget de l'Etat pour 2005 démarait, une seule chose était certaine : comme les années précendentes, il serait déficitaire. Les négociations ont donc surtout tourné autour du montant de ce déficit. A l'origine, il devait être de 94 milliards de couronnes (comptez dans les 32 couronnes l'euro), donc moins que pour l'année courante. C'était la vision des sociaux-démocrates, le principal parti de la coalition. Les chrétiens-démocrates ne l'entendaient pas ainsi. Ils voulaient un déficit plus faible et avançaient l'argument qu'il fallait accomplir les engagements pris par la Tchéquie, lors de son adhésion à l'Union européenne. Il était indispensable, d'après eux, de réduire le déficit de 11 milliards. Les discussions sont allées bon train entre les différents ministres. Lequel allait-il lâcher du lest et réduire ses dépenses. Le Travail et les Affaires sociales, dirigés par le social-démocrate, Zdenek Skromach, se décida à la plus grande réduction - effectuée sur le dos des fonctionnaires et des bénéficiaires de diverses allocations. Du côté des chrétiens-démocrates et des unionistes, on fut beaucoup plus réticents, mais certaines réserves furent trouvées. En fin de compte le budget 2005 n'accusera qu'un déficit de 83,6 milliards de couronnes. Selon le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, il ne dépasse que de peu les limites fixées par l'Union européenne :
« Le dépassement de la limite des dépenses représente 2 milliard et demi de couronnes, donc environ 2 % du montant total des dépenses du budget de l'Etat. Ce dépassement peut être considéré comme acceptable dans un projet de buget qui ne s'étend pas seulement à l'année prochaine ».
ctk0409/sobotka Comme le dit le proverbe tchèque « le loup a mangé et la chèvre est restée en vie ». Mais tout n'est pas gagné encore. Le projet de budget va être soumis à la Chambre des députés et, tout d'abord, à sa Commission budgétaire. C'est là que le président de cette dernière, le leader de la démocratie chrétienne, Miroslav Kalousek, compte abattre ses cartes. Il n'est pas membre, au grand regret de la sociale-démocratie, du gouvernement, et dispose donc d'une certaine indépendance. Il compte bien utiliser tous les moyens (il ne sont pas des moindres) dont dispose la Commission pour imposer des rectifications au budget. Il le déclare, d'ailleurs, très clairement : « C'est à la Chambre des députés qu'aura lieu la confrontation entre le projet de budget et les priorités du Programme d'action du gouvernement. La Chambre est souveraine et c'est la Commission budgétaire qui lui présente les éventuelles modifications. Tous les ans, certaines corrections ont lieu. Je ne peux donc exclure qu'il en soit ainsi, cette année ». De quelles corrections pourrait-il être question ? Le leader des chrétiens-démocrates, Miroslav Kalousek, pense au gel, pour deux ans, des salaires des policiers (bénéficiaires d'une importante augmentation de leurs salaires en 2005), pompiers et douaniers. De leur côté, les sociaux-démocrates gardent confiance, comme le dit le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka : « La bataille du budget continuera à la Chambre, mais nous savons manoeuvrer et nous ne permettrons pas de modifier, d'une manière importante, le projet adopté par le gouvernement ».