Traitements contre le sida : un meilleur accès grâce à des scientifiques tchèques
Les traitements contre le sida pourraient à l'avenir devenir plus simples et plus accessibles notamment pour les malades dans les pays pauvres. Et ce grâce à un nouveau médicament, mis au point, en partie, par des scientifiques tchèques.
Le traitement Viread a été mis au point par l'équipe du professeur Antonin Holy du Département de chimie organique et biochimie de l'Académie des sciences tchèque, qui a déjà plusieurs médicaments mondialement reconnus à son actif. Breveté en 2001, Viread est une composante du traitement combiné dénommé Truvada, qui a été mis au point conjointement par l'équipe tchèque, une équipe de Louvain en Belgique et par des chercheurs américains de Birmingham.
Les personnes infectées par le virus du sida ou bien vivant avec la maladie, peuvent se réjouir de l'apparition de ce nouveau produit, qui leur permettra de ne prendre plus qu'un unique comprimé par jour, au lieu des multiples prises quotidiennes de cachets nécessaires jusqu'à présent.
Au delà de l'avancée scientifique en matière de lutte contre le sida, c'est surtout la volonté de donner accès aux soins à un maximum de malades, notamment dans les pays pauvres, qu'il faut souligner ici. En effet, la présentation de ce nouveau traitement anti-sida s'inscrit dans le cadre d'un programme mondial « Pour l'accès aux soins », qui prévoit la distribution de ce médicament, à prix coûtant et en quantités suffisantes, dans les pays du monde qui en ont le plus besoin. Il s'agit des 53 pays du continent africain, et de 15 autres pays d'Asie, du Pacifique et des Caraibes, où se concentrent 70% des malades du sida.
Pour que le coût des soins soit le plus bas possible, les trois équipes de chercheurs, dont celle du professeur Holy, ont renoncé à toucher les dividendes qui pourraient ressortir de la vente des traitements brevetés. Un « geste immense d'humanité », a commenté Helena Illnerova, présidente de l'Académie des sciences.