Des chercheurs tchèques à l’origine d’une méthode susceptible d’arrêter la prolifération du SIDA
Les chercheurs tchèques ont mis au point un combiné unique susceptible de lutter contre la maladie du SIDA. Le brevet a été déposé par l’Institut de chimie et de biochimie organique de l’Académie des sciences.
Pavlína Řezáčová, chef de l’équipe de chercheurs tchèques et allemands qui en a informé la première, a indiqué que les chercheurs ont entre leurs mains un combiné qui s’est montré efficace lors des tests effectués et qui a le potentiel pour devenir un nouveau médicament contre le SIDA :
« Si cette matière efficace devient, un jour, un médicament contre le SIDA, on ne peut pas l’affirmer pour l’instant. La voie entre sa mise au point et la fabrication d’un médicament peut être encore longue, et cela dépendra des firmes pharmaceutiques. »
Les matières capables de freiner la prolifération du VIH existent déjà, le problème qui se pose est la résistance que le virus développe. Le virus mutant se propage encore plus rapidement dans l’organisme, en attaquant les leucocytes et en détruisant le système immunitaire de la personne atteinte. En quoi la nouvelle matière combinée est-elle différente ? Explications de Ladislav Machala, médecin infectiologue et membre de l’équipe de chercheurs :
« Il s’agit d’une molécule unique dont la structure chimique est entièrement différente de tous les médicaments utilisés aujourd’hui. Pour cette raison, elle est très efficace contre le virus VIH, dont la mutation est très rapide et qui, après un certain temps, développe une résistance aux médicaments, ce qui présente un problème grave, puisque la maladie du SIDA peut se développer à plein. Cette molécule a justement la capacité d’agir d’une façon unique sur les virus mutants et résistants. »
La maladie du SIDA a été détectée pour la première fois il y a vingt-huit ans. Qu’est-ce qui a changé depuis les années 1980 lorsqu’elle était considérée comme irréversible ?
« Les recherches progressent rapidement. Depuis la moitié des années 1990, lorsque le traitement antirétroviral a été introduit dans la pratique, nous avons avancé vers des médicaments plus efficaces garantissant plusieurs années de survie, comment le prouvent les statistiques. Aujourd’hui, quand un patient de vingt-cinq ans vient me chercher au stade précoce de l’infection, je peux lui garantir quarante ans de survie, au cas où il aura accès aux acquis de la médecine moderne. »
L’efficacité de la nouvelle matière combinée susceptible de guérir, à l’avenir, le SIDA, doit encore être démontrée par une série de recherches et de tests cliniques. L’investissement indispensable étant évalué à un milliard de dollars, il est fort probable que l’Académie des sciences cède son brevet à l’une des grandes firmes pharmaceutiques. Il en était de même dans le cas du médicament antiviral précédent synthétisé par le professeur Antonín Holý et développé ensuite aux Etats-Unis.