Restructuration de la métallurgie en Moravie du Nord

L'un des géants de la métallurgie tchèque, Ispat Nova hut, en Moravie du nord, est en pleine restructuration. Celle-ci implique des licenciements, mais les employés ne s'en plaignent pas tellement. Paradoxe ?

Ispat Nova hut, c'est l'un des piliers de l'économie de la Moravie du nord. C'est une entreprise métallurgique qui emploie 10 800 personnes, dont le salaire mensuel moyen tourne autour des 23 000 couronnes (750 euros), plus que la moyenne nationale. Concurrence oblige, Ispat est obligé de restructurer, de rentabiliser, d'augmenter la productivité et... de licencier. Ainsi donc, comme le dit le porte-parole de la société, Ivo Celechovsky, 2 000 personnes devraient perdre leur emploi à Ispat.

« La diminution du nombre d'employés représentait l'une des conditions de la restructuration et de la privatisation de l'entreprise Nova hut, car elle a bénéficié de l'aide de l'Etat et doit répondre à certaines conditions. Il s'agit, par exemple, de sa capacité à faire face à la concurrence, de l'augmentation de la productivité, ce qui est lié à la nécessité de licencier. L'entreprise doit se retrouver dans des conditions optimales, ce qui représente un peu plus de 8 000 employés, seulement, d'ici à la fin de 2005 ».

L'entreprise n'est pas avare, dans la réalisation de son plan de licenciement. Elle offre de 16 à 25 mois de salaire aux employés qui présenteront leur demande de départ avant le 12 novembre 2004. Dès ce lundi, la direction a reçu plus de 1000 demandes, ce qui représente la moitié des employés qui sont concernés par les mesures de licenciement, et qui bénéficieront d'une prime de départ élevée. Les autres, qui seront licenciés l'année prochaine, ne seront plus aussi favorisés. Qu'en pensent les employés qui ont choisi le départ anticipé avec la prime ?

« Je vais répondre positivement à cette offre et avec l'argent de la prime je vais tenter de me mettre à mon compte »

Des employés d'Ispat Nova hut,  photo: CTK
« Nous en discutons encore avec mon mari, mais je crois que je vais accepter cette offre, car je suis à trois ans de la retraite ».

D'autres ne pensent pas partir...

« Moi non, moi non. Je veux rester jusqu'à ma retraite ».

Coût des primes de licenciement de 2 000 employés à Ispat Nova hut, dans le cadre de sa restructuration ? Dans les 21 millions d'euros. Retombées sur le marché du travail de la Moravie du nord ? Une hausse de 0,5 % du taux de chômage. Théorie, peut-être, car un autre géant de l'acier morave, les Fonderies Vitkovice, semblent bien se porter, et offrent des emplois aux licenciés de Ispat.