La contrefaçon : un problème de taille en République tchèque

Quand on a reproché, le mois dernier, à la femme du jeune Premier ministre tchèque de porter à son bras une vulgaire imitation d'un sac à main de la marque Louis Vuitton, Sarka Grossova a répondu avec assurance qu'elle ne voyait pas où était le problème et que ce n'était qu'un détail qui ne méritait pas d'être relevé par la presse. Bien qu'anecdotique, le malaise provoqué par les déclarations de l'épouse de Stanislav Gross, à qui les représentants de la marque de luxe ont demandé des explications, reflète bien l'importance du problème de la contrefaçon en République tchèque.

Dans les régions frontalières avec les voisins germanophones du pays et sur les marchés à ciel ouvert de la capitale foisonnent les stands où les consommateurs peuvent trouver toutes sortes d'imitations plus ou moins bien réalisées d'objets et de vêtements de marques de réputation mondiale.

Des faux jeans Armani, aux copies de jeux vidéos Nintendo en passant par les cigarettes contrefaites, on trouve quasiment de tout sur ces marchés, où la majorité des vendeurs sont d'origine asiatique. Privilégiée par les trafiquants pour sa place stratégique au centre de l'Europe, les quelques chiffres fiables disponibles sur l'industrie de la contrefaçon placent la République tchèque parmi les pays « cancres » en la matière, même si son territoire est davantage un point de passage qu'un lieu de production d'articles contrefaits. A titre d'exemple, un cinquième des saisies mondiales de vêtements contrefaits de la marque Nike ont eu lieu en Bohême et en Moravie, selon les statistiques de la société américaine. En cette année d'adhésion à l'UE, le ministre de l'Economie et du Commerce, Milan Urban, a décidé de prendre le taureau par les cornes. De nouvelles mesures doivent être prises pour tenter d'enrayer ce phénomène, des mesures que nous vous détaillerons dans l'une de nos prochaines rubriques économiques.