Décès de Josef Fisera, figure de la résistance tchécoslovaque en France

Josef Fisera, photo: CTK
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Josef Fisera est né en 1912 comme sujet de l'empire austro-hongrois dans une famille protestante, qui avait déjà l'exil dans ses gènes. Partie du royaume de Bohême avec Jan Amos Komensky, après la bataille de la Montagne Blanche en 1620, elle n'est revenue qu'en 1782, après le décret de tolérance de l'empereur Joseph II. Josef Fisera, lui, qui vient de mourir à Paris, a gardé sa carte d'identité française, tout en soutenant tout au long de sa vie son pays d'origine, la Tchécoslovaquie.

Josef Fisera,  photo: CTK
Ce n'est pas souvent, depuis les obsèques en exil de l'écrivain tchèque Jan Cep, à qui la France catholique a rendu en son temps un hommage unanime et émouvant dans la cathédrale de Notre-Dame, que Paris et Prague honorent ensemble la mémoire d'un homme, et à travers lui rendent hommage à toute une époque.

Ce sera le cas lundi prochain aux Invalides : Français et Tchèques côte à côte pour rendre hommage à Josef Fisera, ancien chargé de cours à l'EHESS, croyant protestant, mais surtout membre actif d'une double résistance. D'abord contre la nazisme dans la France occupée, ce qui lui a valu il y a peu en récompense, un arbre à son nom, planté dans la vallée des Justes en Israël, pour avoir participé au sauvetage de nombreux enfants juifs pendant la guerre. Et puis, dans la France libérée, à la lutte contre le stalinisme qui a détruit les règles de la vie démocratique en Europe centrale. Josef Fisera compte également parmi ceux qui en France soutenaient activement en 1968 la tentative d'Alexander Dubcek de redonner à la société slovaque un visage humain.

Josef Fisera nous laisse en héritage son livre de souvenir, paru à Prague dans une petite maison d'édition nommée Vrahy, en 2002. Un livre fort utile aux étudiants en histoire de l'Europe centrale pour mieux dépister les racines culturelles qui unissent la République tchèque de nos jours au combat d'idées de l'Union européenne actuelle.