Libération de Prague en photographies
Les barricades dressées rue Vinohradska, des nazis quittant la maison de la Radio tchèque, des chars dans la rue Parizska, aujourd'hui une des artères touristiques et commerciales de Prague... L'Hôtel de Ville de la Vieille-Ville sans tour, sa fameuse horloge démolie après un bombardement, la place Venceslas aux pavés arrachés... Et des gens, bien évidemment. Morts, vivants, heureux, choqués, des libérateurs, des occupants et des petits Pragois, vivants de grands moments de leur vie.
Toutes ces images, et bien d'autres encore, sont au coeur d'une exposition de photographies ouverte à l'occasion du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale au Panthéon du Musée national de Prague, place Venceslas. Il s'agit d'environ 200 clichés pris par des photographes connus et anonymes entre le 4 et le 9 mai 1945 au centre de Prague. Elles proviennent de la collection d'un amateur de photographie, Milos Heyduk. Il explique :
"En 1984, alors qu'on s'apprêtait à célébrer le 40e anniversaire de la Libération, la maison d'édition Panorama m'a demandé de rechercher dans les archives des photographies inconnues, prises à Prague en mai 45'. Alors j'en ai découvert près de 400. Et cela m'a tellement passionné que j'ai continué ces recherches dans les archives des journaux et de différentes institutions, et j'en suis arrivé à quelque 600 photos. Il y en a qui ne sont pas très bonnes, mais ont quand même une valeur, il y en a d'autres qui sont abîmées... Pour cette exposition-là, nous avons choisi des photographies de qualité que l'on pouvait retoucher en numérique et imprimer. Nous avons tout fait pour transmettre au public l'ambiance de Prague d'alors."
Milos Heyduk a-t-il, lui-même, photographié lors de la Libération de Prague ?
"Non, je n'ai pas photographié, je n'avais que 12 ans. On habitait dans le quartier de Holesovice et je me rappelle avoir entendu la fusillade sur le pont de Troja. Et on habitait le même immeuble que l'écrivain Jan Drda, qui a décrit l'insurrection pragoise dans son livre « La barricade muette »."