Mauvaise météo et disparition des abeilles : la production de miel en baisse en Tchéquie
La production de miel est en berne cette année en Tchéquie, rapporte la Radio publique tchèque. D’après les dernières données de l’Union tchèque des apiculteurs, elle accuse une baisse de 1 500 tonnes de miel par rapport à l’année passée.
En outre, de nombreuses colonies ont été détruites par le varroa destructor, un acarien parasite des abeilles domestiques et responsable de la maladie infectieuse appelée varroose. Si 30,1 millions de couronnes (1,16 millions d’euros) ont été alloués, l’an dernier, pour la lutte cette maladie qui décime les abeilles, soit le double de la somme allouée en 2014 et le triple de celle de 2011, ce financement n’a pas permis d’éradiquer le parasite responsable de la mort de ruches entières au cours de l’hiver dernier.
Les services vétérinaires tchèques ont analysé 26 cas d’hécatombes d’abeilles. D’après le porte-parole de ce services, Petr Majer, leur nombre a doublé par rapport à 2018 : « L’an dernier, les services vétérinaires ont analysé une quinzaine de cas sur toute l’année. Une des causes les plus fréquentes de mortalité subite des abeilles est la mauvaise utilisation de pesticides. »
Si les apiculteurs sont tenus de rapporter toute perte supérieure à un quart de leurs colonies, tous ne le font pas automatiquement. Les chiffres réels de la mortalité des abeilles sont donc probablement bien plus importants.
Selon Jarmila Machová, présidente de l’Union tchèque des apiculteurs, la météo du printemps dernier est également responsable de la baisse de production de miel cette année : « Le mois de mai a été froid et pluvieux, empêchant les abeilles de voler. Sur les trois dernières années, la production de miel est tombée de 10 000 tonnes par an à un peu plus de 7 000 tonnes annuelles. »
Si la production baisse, la consommation de miel augmente en Tchéquie : d’après les données de l’Institut tchèque des statistiques, elle s’élève à un kilo annuel par habitant, soit le double de la consommation par rapport à il y a une dizaine d’années. Le prix du miel a ainsi augmenté pour atteindre une moyenne de 150 couronnes (5,88 euros) le kilo.
Enfin, le miel frelaté est particulièrement présent sur le marché tchèque : l’an dernier, les inspecteurs sanitaires ont découvert que la moitié des miels analysés ne correspondaient pas aux normes en vigueur, avec notamment des ajouts de sirop de sucre.