Le secret des succès des joueuses de tennis tchèques
Les experts et les commentateurs sportifs s’interrogent souvent sur les raisons des succès actuels des joueuses de tennis tchèques. Cette nouvelle revue de la presse de la semaine écoulée propose quelques éléments d’une analyse consacrée à ce phénomène. La popularité croissante du jardinage est un autre sujet traité. La Croatie reste, depuis près d’un siècle, la destination privilégiée des touristes tchèques. Quelques mots enfin au sujet d’un nouveau monument à Prague pour lequel l’accueil s’annonce mitigé.
Depuis la fastueuse période des années 1980 et 1990 avec les Hana Mandlíková, Helena Suková, Jana Novotná et bien entendu Martina Navrátilová, que beaucoup de Tchèques continuent de considérer comme une des leurs malgré son passeport américain, la République tchèque n’avait plus possédé autant d’excellentes joueuses. Dans une récente édition, l’hebdomadaire Respekt s’est donc demandé quel était le secret de cette source qui peut sembler intarissable :
« En analysant les causes de ce phénomène sportif remarquable, les experts et les personnes dont les activités sont liées au tennis évoquent en premier lieu deux points : d’un côté, la forte tradition et la grande popularité dont jouit le tennis en Tchéquie, et, d’un autre côté, la densité des infrastructures jusque dans les petites villes. Qu’il s’agisse de Petra Kvitová, de Lucie Šafářová, des sœurs Karolína et Kristýna Plíšková ou de Markéta Vondroušová, toutes ont grandi et commencé dans des villes de taille moyenne, respectivement à Prostějov, Louny et Sokolov. »
Les hommes, en revanche, se portent beaucoup moins bien sur la scène mondiale. A l’exception de Tomáš Berdych, qui est toutefois désormais limité par des blessures au dos et a disparu du Top 10 mondial, plus aucun joueur tchèque ne figure parmi les cent premiers mondiaux. Selon Respekt, cette situation s’explique en grande partie par la concurrence du football et du hockey sur glace, deux sports très populaires en Tchéquie. Ce sont ces deux sports que les parents tchèques choisissent prioritairement pour leurs fils, tandis que la priorité est donnée au tennis quand il s’agit des filles. Par ailleurs, s’imposer parmi l’élite chez les hommes est plus difficile que chez les femmes.
« Si l’on parle de tennis, il faut aussi parler d’argent, car c’est un sport qui côute cher et ne sera jamais accessible à tout le monde. Ce sont donc les possibilités financières et la volonté des parents qui sont à l’origine des succès d’aujourd’hui », indique également le magazine.
Respekt cite aussi l’ancienne excellente joueuse Helena Suková qui dit : « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, ce sont d’abord des réussites individuelles, et pas les résultats d’un système de formation à succès. »
Le jardinage, un des passe-temps favoris des Tchèques
L’intérêt croissant pour le jardinage est un des phénomènes marquants dans la société tchèque aujourd’hui. L’écologie, le coût de la vie et une volonté d’autarcie sont les principales motivations. En se rapportant aux données recueillies récemment par le Centre de recherche sur l’opinion publique, le magazine Česká pozice précise à ce propos :« L’Union tchèque des jardiniers amateurs compte quelque 132 000 membres. Sous le socialisme, le jardinage était un passe-temps répandu notamment chez les personnes déjà d’un certain âge et les retraités. Désormais, les jeunes, surtout les familles avec des enfants, s’y intéressent aussi. Ainsi, près de 43% de la population, campagne et ville confondues, se consacre au jardinage, que ce soit sur un terrain privée ou loué. »
En Tchéquie, il existe près de 2 650 parcelles de terrain affectées à une culture potagère mises à la disposition de la population, dont 124 à Prague. Dans les grandes villes, la demande pour l’obtention d’un bout de terrain dépasse très largement l’offre, et ce d’autant plus que le nombre et la surface de ces parcelles tend à se réduire. Česká pozice note également :
« La surface des terres arables se réduit en Tchéquie – il y a aujourd’hui près de 280 000 hectares de moins qu’il y a trente ans. Mais celle des potagers autour des maisons familiales augmente continuellement. Dans les années 1990, ces jardins étaient jusqu’à trois fois plus petits que ceux que l’on trouve aujourd’hui autour des nouvelles maisons dans les banlieues des grandes villes. Aujourd’hui, la superficie moyenne d’une parcelle est de 600 mètres carrés. »
La Croatie, « terre promise » des Tchèques
Comme par le passé, la Croatie est, cette année encore, la destination estivale privilégiée des Tchèques à l’étranger. Chaque année, près de 800 000 Tchèques se rendent sur les bords de l’Adriatique. Comme on peut le lire dans la dernière édition de l’hebdomadaire Týden, la grande popularité de ce pays chez les Tchèques est pourtant plus vieille qu’on ne le croit. Il explique :« Ce sont les Tchécoslovaques qui ont découvert la Dalmatie entre les deux guerres, et qui l’ont fait connaître aussi aux touristes d’autres pays. Fondée en 1920, l’agence de voyage Čedok est la première à avoir organisé des séjours sur les bord de la Mer adriatique, qui était pratiquement méconnue et difficilement accessible à l’époque. Pour y parvenir, les premiers touristes avaient recours à des voitures attelées. Néanmoins, il n’a fallu que quelques années pour que les Tchécoslovaques ‘colonisent’ le littoral et encouragent l’édification et l’élargissement de ses infrastructures. »
Située dans le nord de la Croatie, l’île de Krk est devenue le symbole de cette expansion tchécoslovaque. « Sous la Première République, le tchèque était pratiquement la seule langue que l’on entendait dans les établissements touristiques », écrit le magazine. Par ailleurs, les noms de certains hôtels croates, comme Slavia ou Praha, témoignent de ce boom touristique tchécoslovaque dans la région, dans les années 1920 et 1930.
Un nouveau monument à Prague risque de semer la controverse
Prague sera enrichie d’un nouveau monument. C’est ce dont fait part le supplément Orientace du quotidien Lidové noviny de samedi dernier, qui explique que cette information reste encore peu médiatisée, probablement en raison de la crainte des réactions négatives d’une partie du public. Il explique pourquoi :« La nouvelle œuvre plastique sera dédiée à la mémoire de la comtesse Sophie Chotek, qui a trouvé la mort aux côtés de son mari, l’archiduc François-Ferdinand d’Este, héritier du trône austro-hongrois, dans l’attentat de Sarajevo du 28 juin 1914, qui a entraîné le premier conflit mondial. Il ne s’agira cependant pas d’une sculpture traditionnelle. Installée dans le VIe arrondissement de Prague, près du Château, elle aura la forme d’un éventail de près de deux mètres, un objet qui symbolise parfaitement le personnage. »
L’auteur de l’article s’attend à des réactions négatives d’une partie de la population qui aura du mal à accepter un monument dédié à une aristocrate tchèque qui a épousé un membre de la famille de l’Empire austro-hongrois. Pourtant, d’après lui, « l’ère austro-hongroise s’inscrit, qu’on le veuille ou non, dans l’histoire du pays et il serait déplacé de porter un regard négatif sur tout ce que les Habsbourgeois ont fait ». Il se réjouit également du projet d’édification, toujours dans environ du quartier du Château, d’un monument qui sera dédié à « la reine tchèque Marie-Thérèse qui est à l’origine du remaniement d’une grande partie du Château de Prague ».