La méfiance grandissante vis-à-vis du nucléaire
Les craintes liées aux risques de l’exploitation des centrales nucléaires sont de nouveau d’actualité en Tchéquie. Le premier texte de cette nouvelle revue de la presse tchèque de la semaine écoulée explique pourquoi. Les interrogations relatives à la nomination d’un candidat tchèque à la fonction de commissaire européen sont un autre sujet traité. Un regard ensuite sur le Festival international du film de Karlovy Vary qui s’est achevé samedi dernier. Deux autres sujets de ce magazine s’inscrivent également dans le registre culturel : le projet de construction d’une nouvelle salle de concert dans la ville d’Ostrava et le rappel de la carrière de la plus grande star de la musique pop tchèque de ces cinquante dernières années, Karel Gott, qui fête ses 80 ans.
« Fin juin, la centrale nucléaire de Dukovany, installée dans la région de Vysočina, a eu un problème certes sans gravité mais qui a relancé les inquiétudes suscitées par l’atome. De même, il a fourni de l’eau au moulin des opposants au nucléaire. D’après ce que prétendent par exemple les militantes de l’association Les Mères de Bohême du Sud, les centrales nucléaires représentent un certain risque de par leur définition, car tout établissement, aussi rigoureusement sécurisé soit-il, peut connaître un accident, ce que les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima confirment clairement. Moins spectaculaires, de nombreux autres accidents ont été recensés ailleurs dans le monde. »
La République tchèque possède deux centrales nucléaires, à Dukovany et à Temelín, en Bohême du Sud. Il s’agit des établissements les plus strictement surveillés dans le pays. Le journal cite à ce propos le porte-parole de la centrale de Temelín :
« De l’extérieur, on ne voit qu’un système sophistiqué de clôtures, de barbelés, de caméras et de gardes. Ce qui reste caché en revanche, c’est le niveau des services sécuritaires de l’Etat, de la police et de l’armée. »
Sur la scène politique tchèque, le parti des Verts est naturellement celui qui s’oppose le plus au nucléaire. Bien que marginale sur la scène locale, son influence se fait quand même remarquée au niveau européen, remarque le quotidien Lidové noviny.
Quel prétendant tchèque au poste de prochain commissaire européen ?
La Tchéquie n’a pas encore présenté son candidat au poste de commissaire européen. C’est ce qu’observe un texte publié sur le site de l’hebdomadaire Respekt, qui rappelle qu’il y a cinq ans, l’actuelle commissaire Věra Jourová avait été nommée dès le 21 juin. Son auteur écrit à ce sujet :« L’hésitation de la coalition gouvernementale affaiblit en premier lieu Věra Jourová elle-même, dont l’exercice des fonctions de commissaire européenne a été une réussite et qui aimerait poursuivre son travail. Nommée précédemment par le mouvement ANO, elle ne bénéficie pas aujourd’hui d’un soutien univoque de son leader, le Premier ministre Andrej Babiš. Le Parti social-démocrate (ČSSD), qui se veut être un ancrage européen au sein du cabinet, n’a pas soumis, lui non plus, de nom de candidat. »
Le texte évoque les différentes spéculations qui courent, dont celle selon laquelle la candidature pourrait être proposée à un membre de l’actuelle coalition gouvernementale. Une éventalité qui apparaît pertinente à la lumière des remaniements supposés en son sein. « Tout cela sera captivant et le dénouement n’est qu’à attendre », conclut le commentateur.
Un regard sur le FIF de Karlovy Vary
« La 54e édition du Festival international du film de Karlovy Vary restera inscrite dans l’histoire comme une édition calme, pour ne pas dire légèrement soporifique. Il n’y avait pas de showman du format de John Travolta venu en 2013, il n’y a pas eu non plus d’apparition d’une œuvre aussi remarquable que par exemple le film français Le fabuleux destin d'Amélie Poulain en 2001. »C’est ce qu’estime la critique du quotidien Mladá fronta Dnes dans son résumé des temps forts du festival, qui a refermé ses portes samedi dernier. Elle remarque entre autres :
« A l’instar des années précédentes, le festival de Karlovy Vary, qui pour beaucoup est synonyme de grande fête du cinéma, a préservé son ambiance chaleureuse et amicale. Toutefois, celle-ci a été perturbée par la lettre ouverte dans laquelle certains artistes ont protesté contre un des partenaires du festival, le groupe Česká zbrojovka, fabricant d’armes. Cette affaire a montré la fragilité de cette convivialité de façade qui, traditionnellement, séduit tant les invités étrangers. C’est là aussi la preuve qu’une génération militante avide d’une nouvelle révolution qui serait la sienne, réclame le droit à la parole. »
« En dépit des malentendus idéologiques, le sens principal du festival, concentré dans les salles de cinéma, demeure, bien heureusement, inchangé », conclut sur un ton conciliant la critique de Mladá fronta Dnes.
Une nouvelle salle de concert inédite à Ostrava
« Ostrava a devancé Prague » : tel est le titre d’une note mise en ligne sur le site echo24.cz dans laquelle son auteur informe du projet de construction d’une nouvelle salle de concert dans la grande ville de Moravie du Nord. Celle-ci devrait être achevée d’ici 2024.« La municipalité d’Ostrava se félicite du fait que l’appel d’offres ait été remporté par le studio newyorkais de l’architecte américain Steven Hall, qui est fort de toute une série de réalisations reconnues à l’échelle internationale. Ils souhaitent que cette nouvelle réalisation devienne un nouveau symbole de la cité ‘minière’. Cela fait déjà près de 60 ans qu’Ostrava s’efforce d’avoir une nouvelle salle de concert moderne. »
Les villes de Brno et de Prague déploient elles aussi des efforts pour la construction d’une nouvelle grande salle de concert dédiée à la musique classique. « Tandis que, par exempe, la Pologne voisine a vu naître, ces dernières années, treize nouvelles salles de concert, la dernière à avoir été construite en Tchéquie est celle du Rodolphinum à Prague, et cela remonte à 1885 », regrette l’article.
Karel Gott, 80 ans
« Il a connu trois régime différents : l’occupation allemande, le communisme et la démocratie. Satisfait de lui-même, comme il le chante dans l’un de ses tubes, il n’a jamais cessé de remporter des succès, les soubressauts de l’histoire n’ayant guère influencé sa carrière. On peut polémiser à ce sujet, émettre des critiques, mais au final c’est tout ce que l’on peut faire. »C’est ce que l’on peut lire dans le dernier numéro du magazine Reflex au sujet de Karel Gott, le chanteur « recordman » de la musique pop tchèque qui souffle ses 80 bougies ce dimanche 14 juillet. Une occasion, aussi, de rappeler :
« Natif de la ville de Plzeň, Karel Gott a vendu près de 50 millions d’albums depuis 1965. Le nombre d’albums solo qu’il a sortis dans le pays et à l’étranger varie autour de 300. S’y ajoutent des dizaines de distinctions télévisées, huit Disques d’or et un Disque de diamant. Lauréat plus de quarante fois du Rossignol tchèque, le prix attribué par le public au chanteur le plus populaire de l’année, Karel Gott, ‘ la voix d’or de Prague’, a mené une seconde carrière aussi en Allemagne, où il est peut-être plus populaire encore que dans son propre pays. Par ailleurs, l’approche de son anniversaire n’est pas pas passé inaperçue dans nombre de périodiques allemands. Montréal, Cannes, Moscou, Rio De Janeiro, le Carnegie Hall à New-York, Las Vegas, autant de lieux parmi beaucoup d’autres où Gott a également chanté. »
Retenir dans le parcours de Karel Gott, qui se produit encore aujourd’hui en concert, les moments les plus marquants est difficile. D’autant plus, comme l’écrit le chroniqueur de l’hebdomadaire Reflex, qu’il s’agit souvent de moments controversés de notre histoire moderne que le chanteur symbolise pour le meilleur et pour le pire.