Tests d’évaluation de la mémoire chez les séniors pour mieux dépister la maladie d’Alzheimer
Seuls 15% des Tchèques atteints de démence ont bénéficié d'un diagnostic en bonne et due forme et suivent un traitement adéquat. De nouvelles recommandations, en termes de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer notamment, ont été formulées lors de la conférence Neurodeg, consacrée aux maladies neurodégénératives, qui s’est déroulée ce week-end à Brno.
Comme l’explique Hana Matějovská Kubešová, présidente de l’Institut de Brno et médecin, le projet est ciblé sur les médecins généralistes. Le projet conseille d’intégrer, dans les consultations médicales préventives, un test de mémoire rapide qui permet de donner une indication sur un risque possible de la maladie d'Alzheimer. Un examen détaillé sera ensuite effectué chez les séniors présentant des troubles de la mémoire qui peuvent également être causés par d’autres facteurs que la démence, à savoir la dépression ou certaines maladies métaboliques. Ce test simple effectué lors des examens médicaux de routine est un outil efficace de dépistage, comme l’explique le président de l’Association des médecins généralistes Petr Šonka : « Sur dix patients testés qui représentent un certain groupe d’âge, jusqu’à trois personnes présentent en général des symptômes qui témoignent d’un risque d’une forme de démence. »
Un des tests les plus utilisés, en République tchèque comme ailleurs, s’appelle « le test de l’horloge ». Iva Holmerová de l’Association tchèque de la maladie d’Alzheimer explique son principe :
« Nous prenons un papier de format A4 et nous demandons au patient de dessiner un cercle en lui précisant qu'il représente le cadran d'une montre ou d'une horloge. On lui demande ensuite de positionner les chiffres correspondant aux heures. »En Moravie du Sud, une quarantaine de médecins généralistes se sont joints à ce projet ces derniers mois. Ils ont déjà testé plus de 800 personnes âgées, dont une trentaine se sont vu diagnostiquer un premier stade de démence.
L’Association de la maladie d’Alzheimer a constaté que le nombre de Tchèques qui souffrent de différentes formes de démence a doublé depuis 1990. Toutefois, les services médicaux et sociaux octroyés aux patients tchèques sont encore insuffisants comparés à la situation dans d’autres pays de l’Union européenne. Seuls 10% des patients tchèques atteints de la maladie d’Alzheimer bénéficient pleinement de ce type de soins, contre 50% en Suède ou 25% en Allemagne.