Michael Pospíšil, trente ans de vie parisienne en photos
Ancien directeur du Centre tchèque à Paris, Michael Pospíšil est actuellement à l’honneur à l’Institut français de Prague à travers une exposition photographique, « Paris, mon destin », visible jusqu’au 24 février. Il y expose ses clichés pris dans la capitale française entre 2012 et 2016.
« J’ai passé entre 32 et 35 ans à Paris. J’y ai passé la majorité de ma vie. J’ai vécu plus longtemps à Paris qu’à Prague où je suis né. J’adore Paris, j’adore la richesse des couleurs dans les tous les sens de ce mot, c’est-à-dire aussi bien les couleurs des maisons et des façades mais aussi les couleurs des gens et la richesse des différentes cultures qui vivent dans cette ville et qui se croisent. C’est quelque chose d’extrêmement enrichissant pour n’importe quel artiste. »
L’artiste joue avec les couleurs mais n’hésite pas à les mettre hors-jeu et bon nombre de photos sont en noir et blanc. Sur les milliers de clichés que le photographe possède dans ses archives, tous ne sont pas exposés. L’artiste a décidé d’en sélectionner quelques-uns pris entre 2012 et 2016. Mais quelle que soit l’époque, le photographe dit suivre une démarche issue de la « street photography ». Traduction : cela veut dire que le photographe se tient prêt à dégainer à tout moment. Et gare à vous si vous croisez la route de Michael Pospíšil et de son appareil photo. Vous pouvez, sans le savoir, devenir la star de son cliché. Parce que, ce qu’il aime, Michael, c’est saisir les passants dans leur vie du quotidien :« J’essaye de faire ce qu’on appelle de la ‘street photography’, c’est-à-dire des moments pris à l’improviste ou d’une manière relativement cachée pour ne pas qu’ils voient qu’ils sont photographiés. Les photos retranscrivent l’atmosphère de Paris, son ambiance notamment avec les photos de ces gens. C’est le sujet même de ce que l’on appelle ‘street photography’, photographier des gens ordinaires dans leur vie ordinaire et trouver parfois beaucoup plus de poésie et de beauté dans cette vie au quotidien. »
Et quand on lui demande quelle est la photographie qu’il préfère, l’artiste répond mais n’oublie pas de rendre hommage à sa méthode : toujours avoir un appareil sur soi et s’en servir pour enregistrer ce que les yeux ne sont pas en mesure de faire :« Les deux enfants qui sont en train de discuter devant un magasin de poissons parce que cette photo-là a beaucoup de profondeur, elle a plusieurs plans. A l’avant, il y a les enfants ensuite il y a les vendeurs et les clients de la boutique. Je trouve que cette photographie a beaucoup de charme. C’est une des photographies où je me rends compte qu’il est absolument nécessaire d’avoir toujours son appareil avec soi parce qu’évidemment elle n’est pas arrangée. Si je n’avais pas l’appareil quand j’allais faire des courses, je n’aurais pas pu prendre cette photo. »