L’arbitrage vidéo fait sa première dans le football tchèque
Le dernier match du championnat tchèque de football avant la trêve hivernale a vu ce dimanche le Sparta Prague facilement l’emporter face à Mladá Boleslav (3-0). Une victoire qui permet au club pragois de souffler un peu après un début de saison très moyen. Mais ce n’était pas là l’événement de la rencontre ; l’événement, c’était l’utilisation de l’arbitrage vidéo pour la première fois dans le football professionnel tchèque…
A l’issue de la partie, l’entraîneur italien Andrea Stramaccioni, dont les supporteurs du Sparta veulent au passage le départ pour le mauvais début de saison de leur club, pesait les pours et les contres de la nouvelle technologie :
« Le football, c’est du business aujourd’hui. Il y a de grands intérêts en jeu et il est donc important que l’arbitrage soit le plus objectif possible. L’arbitrage vidéo aide vraiment l’arbitre, donc c’est à mon avis une bonne chose. Mais il est important qu’on n’en abuse pas pour ne pas arriver à une situation où le jeu serait complètement haché. »
Pour Dušan Svoboda, le président de l’Association de la ligue de football, qui avait d’abord testé le dispositif lors de matchs de jeunes, il n’y aurait que du bon à tirer de cette première expérience :« Pour ce qui est de l’aspect technique, tout a bien fonctionné. Cela a permis aux arbitres de prendre une décision sur certaines situations. Je dois dire que s’il n’y avait pas autour de cela tout ce tohu-bohu médiatique, je pense que la plupart des gens n’auraient même pas remarqué le recours à l’arbitrage vidéo. »
Comme toujours face à pareille technologie, il n’est pas difficile d’en trouver des détracteurs. Le malheureux du jour, Martin Jedlička, le gardien de but de Mladá Boleslav, est de ceux-là. Pour sa première en HET liga, le portier de 19 ans a encaissé trois buts et est devenu la première victime tchèque de l’arbitrage vidéo :
« A mon avis, les arbitres ne devraient pas s’humilier ainsi. Ce sont des arbitres de qualité et nous ne sommes que des êtres humains. Cela devrait être à l’humain de gérer ces situations. Je suis contre ce système. »
Que Martin Jedlička se rassure, l’arbitrage vidéo ne va pas se généraliser de sitôt dans le football professionnel tchèque. Pour la phase retour de l’HET liga, qui débute en février prochain, la ligue espère utiliser le dispositif sur au moins un match par journée. C’est qu’il coûte cher et que les contraintes techniques sont trop importantes pour le modeste championnat tchèque. Dušan Svoboda explique :
« Nous sommes dans une situation bien différente si on compare le championnat tchèque à la Bundesliga en Allemagne ou à la Serie A en Italie. La différence chez nous, c’est que tous les matchs ne bénéficient pas d’une couverture télé de qualité, avec dix ou onze caméras. C’est une chose que nous devrons prendre en compte à l’avenir. »La ligue envisage d’expérimenter pour cela une autre technologie, qui permettrait d’employer l’arbitrage vidéo pas seulement lors des rencontres diffusées par la chaîne privée O2 TV Sport.
Le football tchèque se met en tout cas à la page du football mondial, alors que la FIFA a décidé que le Mondial 2018 en Russie serait le premier à utiliser cette technologie. Reste à savoir si celle-ci parviendra à s’imposer durablement. Avec des buts injustement refusés, des fautes non sifflées et des coupures jugées trop longues, l’arbitrage vidéo suscite encore de gros doutes en Allemagne et en Italie, où il est censé aider les arbitres depuis le début de saison.