Place maintenant aux négociations
C’était annoncé. Les résultats l’ont confirmé. Le mouvement ANO dirigé par Andrej Babiš a très nettement remporté les élections législatives qui se sont tenues en République tchèque vendredi et samedi, en recueillant 29,64% des suffrages. Loin devant les huit autres partis dont des candidats ont été élus à la Chambre des députés. Mais les faits marquants de ces élections, qui pour la première dans l’histoire du pays n’ont pas abouti à la victoire d’un parti traditionnel de gauche ou de droite, ont été plus nombreux.
Le populisme entrepreneurial d’abord, bien sûr, incarné par Andrej Babiš, dont le mouvement ANO constituait cependant déjà une des deux principales forces au sein de la coalition gouvernementale sortante dirigée par le social-démocrate Bohuslav Sobotka, mais aussi - et surtout pour certains observateurs – par celle du populisme nationaliste avec le SPD (Liberté et démocratie directe) de Tomia Okamura. Formation ouvertement xénophobe et anti-européenne, le SPD a réalisé un score de 10,64% qui le place en quatrième position, juste derrière le Parti démocrate civique (ODS – 11,32%) et les Pirates (10,79%), ces derniers, phénomène à l’échelle européenne, accédant à la Chambre basse du Parlement pour la première fois.
Jamais encore un parti d’extrême-droite, proche du Front national de Marine Le Pen, n’avait encore bénéficié d’un tel soutien des électeurs tchèques. Près de 540 000 d’entre eux ont voté en faveur du SPD, lui garantissant ainsi une présence conséquente à la Chambre des députés avec pas moins de vingt-deux mandats.