Avec le Signal Festival, des artistes francophones illuminent Prague
Jeudi s’est ouverte la 5e édition du Signal Festival, la « fête des lumières » de Prague au cours de laquelle les façades de nombreux bâtiments du centre de la capitale sont éclairées et animées par plusieurs artistes et musiciens. Rencontre avec les artistes francophones présents à Prague cette année au milieu des quelque 500 000 visiteurs attendus.
Leur spécialité donc : le « mapping ». Une projection de lumières et de vidéos sur des espaces permettant de récréer des images. Le Signal Festival est entièrement basé sur cette technologie. Fred Penelle et Yannick Jacquet racontent comment s’est déroulé leur travail à Prague.
Fred Penelle : « Nous avons pu faire exactement ce que nous voulions sans contraintes et dans de super conditions de travail. Tout était très bien organisé pour que nous soyons à l’aise. C’était important que nous puissions travailler dans de bonnes conditions dans une super ville. Nous nous réjouissons de voir qu’on attend plus de 500 000 visiteurs, c’est assez énorme ! »
Yannick Jacquet : « J’ai fait tout un travail avec la lumière, les vidéoprojections, pour essayer de m’accorder sur cette ambiance un peu orangée. C’était vraiment une première expérience de pouvoir travailler comme ça. Ça marche assez bien cette espèce d’homogénéité qu’il y a à Prague en termes de couleurs. C’était une belle expérience ! »Car oui, Prague plaît aux artistes francophones et se prête bien au jeu des projections, comme le décrit Pierre Mottron :
Pierre Mottron : « Historiquement la ville a un rapport à l’art qui est vraiment important et se ressent quand on marche dans la ville. Ça ne m’étonne pas que le festival soit plus orienté vers l’art que vers le divertissement, c’est très agréable de savoir que l’on dispose d’une telle liberté tant dans l’image que dans la musique. »
Les artistes dressent d’ailleurs un portrait plutôt laudatif du Signal festival. Yann Nguema :
Yann Nguema : « Je suis déjà venu ici par le passé, mais plus dans le milieu musical, car nous avons joué plusieurs fois à Prague. Je ne suis donc pas encore tout à fait identifié dans ce genre de festival d’installations lumineuses, car ça ne fait qu’un peu plus d’un an que je fais des mappings. Je connaissais le festival par le biais d’internet, c’est un festival de lumière qui est un peu particulier par rapport aux autres dans la mesure où il a une programmation assez pointue. Ça reste grand public, mais ce n’est pas que pour le grand public comme certains festivals très familiaux. C’est The Macula qui organise ce festival, ce qui veut dire que ce sont des gens qui viennent de l’image et pas la municipalité. Ils ont par conséquent certains choix artistiques assumés dans la programmation, ce qui fait que je suis très heureux de travailler avec des artistes qui m’inspirent et dont j’adore le travail. Il y a ici une prise de risques qui est louable et qui fait du bien. »Pierre Motron : « C’est une expérience vraiment intéressante et nouvelle pour moi. Je fais de la vidéo, de l’image, mais c’est la première fois que j’en fais à une si grande échelle. »
Le Signal Festival se tient jusqu’à dimanche, ce qui laisse le temps aux curieux d’admirer les œuvres de Yannick Jacquet, Fred Penelle, Yann Nguema, et Pierre Mottron, mais aussi les dix-huit autres installations disséminées dans le centre historique de Prague et dans le quartier de Vinohrady.La présence de quatre artistes francophones dans un évènement pragois peut surprendre, mais comme le rappelle Yannick Jacquet, il s’agit d’un petit milieu où tout le monde se connait :
« Il y a quelques années, j’étais fan d’EZ3kiel (le groupe de Yann Nguema). C’est donc marrant de se retrouver sur un même évènement, mais c’est vrai que j’ai eu envie de faire des trucs comme ça quand j’avais vingt ans. »
Plus d’informations sont disponibles sur le site du Signal Festival : https://www.signalfestival.com/