La nouvelle législation pour les étrangers sème la controverse
Les étrangers en Tchéquie seront désormais confrontés à une législation plus stricte à leur égard. Les médias se sont fait l’écho de la nouveauté et cette nouvelle revue de presse en témoignera. Les Tchèques nagent-ils moins bien que par le passé ? Et quelles sont leurs habitudes de vacances ? C’est à ces deux questions que cette rubrique vous donnera également une réponse. Quelques mots ensuite à propos du rebondissement sans précédent du prix du beurre et un bref regard sur l’ascension de la joueuse de tennis Karolína Plíšková, devenue première du classement mondial WTA.
« Cette disposition met les gens qui font les mêmes choses que les Tchèques, ceux qui vivent, qui étudient, qui travaillent et qui ont des attaches familiales dans notre pays, dans une situation foncièrement différente de la leur. Pourquoi ? D’après le ministre de l’Intérieur Milan Chovanec et de l’avis de la majorité des députés, cet amendement est appelé à renforcer la sécurité du pays. Toutefois, personne n’a expliqué comment parvenir à cet objectif. »
En se référant aux arguments qui dénoncent cette mesure et qui ont été présentés par un sénateur du parti des Verts, Václav Láska, l’auteur de l’article constate que cette nouvelle législation n’a aucun lien avec ce que l’on appelle la crise migratoire. Elle touche en revanche, par exemple, les gens comme les Américains qui enseignent en Tchéquie l’anglais, les Ukrainiens qui travaillent dans des usines ou encore les Coréens qui sont cadres dans des sociétés étrangères. Or, désormais, tout étranger qui commetra un acte criminel sera automatiquement banni du pays, un acte qui était jusqu’à présent examiné devant le tribunal. Loin de vouloir capituler, le sénateur cité par le magazine Respekt se déclare prêt à porter plainte devant la Cour constitutionnelle, considérant que la nouvelle mesure violerait la Constitution.
Les Tchèques ne savent plus nager comme auparavant
Dans le passé, les Tchèques pouvaient être considérés comme une nation de nageurs. Mais ces temps sont depuis longtemps révolus, car plus de la moitié des habitants du pays ne sont plus capables que de quelques brasses dans l’eau. En Tchéquie, la coutume veut que seul celui qui est capable de nager sans problème sur 200 mètres peut être considéré comme un nageur. Le supplément Relax du quotidien Lidové noviny écrit à ce propos :« Selon les professionnels de la natation, savoir nager devrait être aussi naturel que savoir marcher. A l’heure actuelle cependant, on voit que la jeune génération échappe plus souvent que jamais à cette règle, même si des statistiques précises à ce sujet font défaut. Une récente étude effectuée dans les écoles supérieures a pourtant révélé qu’un étudiant sur cinq ne savait nager que très mal ou même pas du tout. On peut alors constater que les Tchèques aiment se baigner, mais qu’ils ne nagent presque plus. »
Chaque année, on voit se noyer en moyenne près de 200 Tchèques. Ce sont bien entendu les vacances au bord de la mer qui constituent des moments à risque pour une population qui ne vit pas dans une région littorale. Point étonnant que cela soit la Croatie, le pays de prédilection des touristes tchèques, qui enregistre le plus grand nombre d’accidents de ce type, dont les hommes sont les principales victimes. Pourquoi les Tchèques sont-ils aujourd’hui des nageurs nettement moins performants que jadis ? Le supplément Relax explique :
« D’une manière générale, la condition physique de la population est en baisse. Les enfants apprennent un peu à nager à l’école, sans pour autant pouvoir développer ultérieurement leurs aptitudes. Pour améliorer la situation, le ministère de l’Education nationale a décidé de mettre sur pied à partir de ce mois de septembre des cours de natation obligatoires pour les enfants de l’enseignement primaire. Une façon non seulement de leur apprendre à nager, mais aussi d’améliorer leurs capacités physiques. »
Le magazine rappelle enfin que dans son œuvre Orbis Pictus, Jan Amos Comenius (1592 – 1670) définissait déjà la natation et les plongeons comme une méthode gymnastique efficace. Il indique également que c’est au mouvement gymnastique Sokol créé en 1862 que la natation doit son plus grand développement dans les pays tchèques.
Finances : les habitudes de vacances des Tchèques
Certaines habitudes de vacances des Tchèques sont traitées dans un article publié dans le quotidien Právo qui s’appuie sur un sondage effectué par la banque ČSOB. Son auteur rapporte entre autres qu’à la différence de ce qu’ils pratiquent largement chez eux, les Tchèques préfèrent payer à l’étranger en espèces et utiliser leur carte de paiement seulement comme une sorte de réserve. Il indique également :« D’après le sondage concerné, deux tiers des Tchèques dépensent quelque 15 000 couronnes (l’équivalent de près de 550 euros) par personne et par semaine. Contrairement à ce qu’ils étaient habitués à faire en se rendant à l’étranger au début des années 1990 ou plus encore sous le régime communiste, ils n’amènent plus avec eux de la nourriture et des produits alimentaires. Une pratique qui serait aujourd’hui seulement celle d’une famille sur trois. L’enquête révèle également que la voiture représente le moyen de transport de vacances le plus répandu parmi les Tchèques, l’avion occupant la deuxième position. »
D’après le porte-parole de la ČSOB, ces résultats semblent témoigner d’une approche responsable et réfléchie de la population tchèque à l’égard des vacances. Toutefois, ses compétences générales en matière financière restent toujours assez limitées.
Le beurre – une marchandise de luxe ?
« Le prix du beurre en Tchéquie a atteint la valeur la plus élevée de son histoire. » C’est ce qu’indique le rapport mensuel sur l’évolution des prix à la consommation pour le mois de juin. Le prix du beurre – près de 50 couronnes (environ 2,5 euros) pour une plaquette - a effectivement subi en douze mois une forte augmentation, augmentant de près de 43%. Le quotidien Mladá fronta Dnes apporte plus de précisions à ce sujet :« Cette évolution est due en premier lieu au rebondissement de la demande du beurre et d’autres produits laitiers, une tendance qui se manifeste d’ailleurs non seulement en Tchéquie, mais aussi dans le monde entier. Tandis que dans un passé récent, la cuisine locale privilégiait des graisses végétales, aujourd’hui la priorité est donnée aux graisses animales. »
Selon le journal, rien ne laisse à penser que le prix du beurre puisse baisser dans un proche avenir, d’autant plus à l’heure de la hausse des salaires et du plein emploi.
Karolína Plíšková : la première joueuse de tennis tchèque numéro un mondiale
Dans la nouvelle édition du classement WTA de lundi prochain, la joueuse de tennis tchèque, Karolína Plíšková, 25 ans, deviendra la numéro un mondiale. L’auteur d’une note mise en ligne sur le site du quotidien économique Hospodářské noviny observe :« Karolína Plíšková est la première joueuse de tennis tchèque dans l’histoire à accéder au premier rang mondial, sans compter bien entendu la légendaire Martina Navrátilová qui, après avoir quitté la Tchécoslovaquie communiste, a défendu les couleurs des Etats-Unis. Pour Plíšková, c’est évidemment un très beau succès. Mais le simple fait de se retrouver à la tête du classement ne va pas lui assurer l’immortalité dans l’univers du tennis. On a connu plusieurs joueuses dans la même position mais qui, après quelques années, sont tombées à l’oubli, car elles ne faisaient pas partie des grandes figures de l’histoire du tennis. En effet, les classements ne reflètent que partiellement la véritable ampleur du succès de tel joueur et de telle joueuse de tennis. »
Ce qu’il est nécessaire pour devenir membre de la famille des superstars du tennis, c’est de remporter au moins un des tournois du grand chelem. Un objectif que Karolína Plíšková devrait être capable d’atteindre.