Vers une même composition des produits alimentaires en Europe
La composition des produits de grandes marques alimentaires n’est pas la même en République tchèque et dans autres pays européens. Cette pratique pourrait bientôt changer, grâce à un nouveau projet du ministère tchèque de l’Agriculture. Le cabinet aimerait convaincre Bruxelles de changer la législation européenne et d’ordonner aux grandes multinationales d’emballer les mêmes produits sous le même nom. Pour justifier sa demande, le ministère prépare également une grande analyse de produits identiques, achetés en République tchèque, en Slovaquie, en Autriche et en Allemagne.
Bien que cette pratique ait été critiquée à plusieurs reprises par l’Inspection nationale agricole et alimentaire, les autorités tchèques n’y peuvent rien. En effet, il revient à la législation européenne de décider d’un changement. Or, comme l’indique le quotidien Mladá Fronta Dnes, Bruxelles a refusé de s’occuper de ces questions et a justifié sa décision par le manque de données témoignant de la situation. C’est la raison pour laquelle le ministère tchèque de l’Agriculture a décidé d’effectuer, au cours de la première moitié de l’année 2017, une grande analyse qualitative des produits achetés en Tchéquie, et dans d’autres pays du groupe de Visegrád (Slovaquie, Hongrie et Pologne), ainsi qu’en Allemagne ou en Autriche par exemple.
« Ce projet est notre priorité. L’analyse doit être effectuée le plus tôt possible afin que nous puissions prouver que ce problème existe réellement », a indiqué le ministre Marian Jurečka.
Le problème du manque d’uniformité européenne sur la qualité des produits alimentaires est également traité par l’eurodéputée tchèque, Olga Sehnalova. Soutenue par ses collègues slovaques et croates, la sociale-démocrate a préparé un document allant dans ce sens qui a été signé par 150 eurodéputés. Afin de pouvoir être adopté par le Parlement, le texte d’Olga Sehnalova aurait néanmoins besoin de 200 signatures supplémentaires :
« Nous avons même essayé de nous adresser à la Commission européenne. On nous a répondu que les produits n’étaient pas nuisibles à la santé et donc qu’il n’y avait rien à discuter », a ajouté l’eurodéputée.
Malgré les efforts des autorités tchèques, ces dernières doivent aussi faire face au désaccord d’une partie des producteurs qui affirment que la composition des produits n’a aucun impact sur leur qualité. « La composition de nos produits alimentaires s’adapte aux goûts locaux et aux traditions du pays donné. Nous devons respecter ces différences », a par exemple déclaré Vratislav Janda de la branche tchèque du géant agroalimentaire Nestlé.