Un Tchèque sur deux a déjà piraté un film sur internet

Photo illustrative: Archives de Radio Prague

Dans un récent reportage, la Radio tchèque fait état du difficile combat mené par l’industrie du cinéma contre les différentes formes de piratage des films. Une lutte pour le moins difficile alors que plus de la moitié des Tchèques ont déjà eu recours à des moyens illégaux pour regarder un film et que de nombreuses œuvres ne parviennent jamais sur le marché tchèque et ne sont donc visibles que par ce biais.

Photo illustrative: Archives de Radio Prague
Ce ne sont désormais plus les bonnes vieilles copies pirates de DVD qui sont dans le viseur des professionnels du cinéma. Les vidéo-clubs ont presque tous disparu et tout se passe maintenant sur internet. Les internautes peuvent télécharger illégalement des films via les fichiers torrent, qui permettent leur partage entre tous les utilisateurs d’un logiciel utilisant le protocole BitTorrent. Ils ont aussi la possibilité de regarder directement des biens audiovisuels avec les sites de streaming, c’est-à-dire de lecture en continu. Enfin, les sites d’hébergement de fichiers sont très populaires en République tchèque. Ivan Bartoš, du parti pirate, expliquait au printemps pour le site blesk.cz que ce service n’est pas en soi illégal. Le site ne sert que d’hébergeur et n’est pas responsable du fait que ses utilisateurs y partagent des fichiers dont ils ne disposent pas des droits.

Parallèlement, il existe des services d’offre payante et légale. Ainsi, le géant américain Netflix est disponible en République tchèque depuis le début de l’année. Dans un entretien pour le quotidien économique Hospodářské noviny, le directeur général de la chaîne de télévision privée Prima, Marek Singer, estimait que le Netflix tchèque avait donné une leçon aux professionnels du secteur en prouvant que son modèle économique était viable.

Il n’en reste pas moins qu’il reste du chemin à faire pour détourner les internautes de la foisonnante offre illégale et gratuite pour l’offre payante, plus limitée. D’après les données de l’Union des distributeurs et de l’Association des producteurs audiovisuels, seuls 5% des Tchèques interrogés considèrent qu’il est simple de regarder un film ou une série en payant sur internet. Ils sont plus de la moitié à être réticents à cette offre. Un bon tiers enfin se dit prêt à utiliser l’offre payante mais à condition que le système de visionnage soit simple, que les films soient disponibles rapidement après leur sortie en salle, que le prix soit raisonnable et que la qualité de l’image et du son soit au rendez-vous.