Spaceman : l’adaptation d’un best-seller américano-tchèque sur Netflix
Début mars, la plateforme de streaming Netflix a dévoilé sa dernière production : Spaceman. Porté par un casting 5 étoiles, avec Paul Dano, Carey Mulligan (nommée à l’Oscar de la meilleure actrice cette année) et la légende de la comédie américaine Adam Sandler, le film est l’adaptation du best-seller Spaceman of Bohemia (Le Cosmonaute de Bohême), publié en 2017 par l’auteur américano-tchèque Jaroslav Kalfař. Il raconte l’histoire d’un Tchèque dans l’espace qui fait la rencontre d’un extraterrestre mystérieux.
Qu’obtient-on lorsqu’on mélange mission spatiale, crise de couple, solitude et extraterrestre sympathique ? Aucune idée, mais Spaceman semble nous donner une piste…
L’étrange apparition d’un nuage de poussière violet aux confins du système solaire entraîne l’envoi dans l’espace du premier appareil du programme spatial tchèque, avec à son bord notre héros Jakub Procházka. Entre sessions de sport, entraînements pour les manœuvres et réparations, le Tchèque a surtout la tête sur Terre et pense à sa compagne, enceinte. Quand celle-ci décide de quitter son mari et de ne plus répondre à ses appels, Jakub se retrouve seul, vraiment seul cette fois, au milieu du vide. C’est alors qu’apparaît Hanuš, un extraterrestre intéressé par notre héros humain et qui décide de l’aider à retrouver le bonheur.
Mais attention aux arachnophobes, car Hanuš prend la forme d’une grande araignée noire dans le film. Un choix d’incarnation original, mais qui a du sens pour son auteur Jaroslav Kalfař qui a passé son enfance en Tchéquie avant de rejoindre, à l’âge de 15 ans, sa mère installée en Floride. En 2017, alors que son roman écrit en anglais venait de sortir en version tchèque sous le titre Kosmonaut z Čech, il avait expliqué au micro de la Radio tchèque :
« Il y avait beaucoup d’araignées dans la maison de mes grands-parents dans le village où j’ai grandi. Elles faisaient leurs toiles sous le plafond, puis nous regardaient et nous observaient. Ces araignées me semblaient très sages, très contemplatives. J’avais l’impression de voir des philosophes qui nous jugeaient. Et quand j’ai voulu imaginer un extraterrestre philosophe observant l’humanité, l’image d’une araignée m’est immédiatement venue à l’esprit. »
L’espace, ou le vide comme seule compagnie
Le film aborde de façon intelligente le thème de la solitude et ses conséquences positives comme négatives. Une décision d’adaptation qui colle avec l’intention de l’auteur du roman, pour qui la solitude est un sujet important.
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« La solitude me fascine depuis l’enfance. Chacun perçoit la solitude de manière différente. Certains aiment la solitude et en ont même besoin pour vivre, tandis que d’autres ne savent pas rester seuls ne serait-ce qu’une journée. Je me suis donc demandé dans quelle situation un homme peut ressentir la plus grande solitude et j’en suis arrivé à la conclusion que cela devait être évidemment dans le cosmos, où il n’y a aucune autre présence humaine pas plus que d’autres éléments du confort de notre existence terrestre. »
Cependant, le film délaisse assez largement le caractère tchèque de l’histoire originale pour se concentrer sur l’histoire d’amour du héros et sa relation avec son nouvel ami extraterrestre. Là où le livre développe tout un propos sur l’histoire de la Tchéquie, son rapport au communisme et les changements qu’a vécus le pays, le film n’évoque ces problématiques qu’en arrière-plan. Une histoire tchèque, tournée principalement à Prague, mais qui n’a de tchèque que les noms des personnages. Si le film obtient des notes plutôt moyennes de la part des critiques et du public (5,7 sur IMDb et 51% sur Rotten Tomatoes) il réalise cependant une audience satisfaisante sur Netflix.
