Le financement de l’école en question
Les syndicats enseignants n’en démordent pas : ils veulent une augmentation des salaires du secteur de 10% et sont prêts à la grève si le gouvernement n’accède pas à leur demande. Le conflit intervient alors que le ministère de l’Education a présenté son projet pour modifier le financement des écoles. A partir de 2018, ce n’est plus le nombre d’élèves accueillis qui devrait être déterminant mais le nombre d’heures enseignées.
Cette position est soutenue par la plus grande centrale syndicale du pays, la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOS), et en fait par la ministre elle-même. La sociale-démocrate Kateřina Valachová comprend en effet la demande du personnel enseignant et est d’accord pour une augmentation de leurs salaires de 10%. Là où cela coince, c’est du côté du ministère des Finances. Le ministre, le milliardaire Andrej Babiš, refuse toute hausse supérieure à 5%.
Pour les syndicats, cette augmentation dont concerner à la fois les professeurs et le personnel non-enseignant, qui sont parmi les moins bien payés en Europe, environ moitié moins que la moyenne des pays de l’OCDE. « Nous voulons que la République tchèque se fixe l’objectif de consacrer 6% de son PIB à l’éducation, comme le font les pays développés », indique ainsi le syndicaliste František Dobšík.
Au sein de la coalition gouvernementale, ce débat va de pair avec la volonté de réformer le système de financement des écoles au niveau régional. D’après le projet présenté ce mercredi par le ministère de l’Education au gouvernement, qui l’a validé, les écoles de maternelle, du primaire, du secondaire ou encore les conservatoires devraient être financées à partir de 2018 non plus sur la base de leur nombre d'élèves mais en fonction du nombre d'heures de cours enseignés.
Dotées d’une enveloppe allant jusqu’à 5 milliards de couronnes (environ 180 millions d’euros), des compensations pourraient être prévues dans un premier temps pour les établissements les plus impactés négativement par le nouveau type de financement, lequel ne concernera pas l'enseignement privé. Le système actuel encouragerait en effet les établissements, notamment du niveau secondaire, à accueillir des enfants qui ne disposent pourtant pas du bagage scolaire nécessaire. Aussi, certaines écoles, qui peinent à attirer des élèves, ont parfois des difficultés à payer les enseignants et leur personnel.