Au Salon de la construction mécanique à Brno, entreprises et régions françaises attirées par un marché tchèque en pleine évolution

Photo: Guillaume Narguet

Plus important salon industriel existant en Europe centrale, le Salon international de la construction mécanique (MSV) se tient à Brno tout au long de cette semaine. Pour cette 57e édition, un peu plus de 1 500 entreprises de trente-deux pays sont représentées et près de 80 000 visiteurs du monde entier attendus dans la capitale de la Moravie. Si, comme de tradition, les exposants allemands sont les plus nombreux parmi les étrangers, la France est elle aussi bien présente avec son désormais traditionnel pavillon.

Photo: Guillaume Narguet
Proposé pour la 13e année consécutive par la Chambre de commerce franco-tchèque (CCFT), ce Pavillon France regroupe seize entreprises sur 180 m2, spécialisées essentiellement dans la construction de machines et de composants mécaniques mais aussi par exemple dans la plasturgie. Si certaines d’entre elles, comme Erem, Howa Tramico ou Silexe, sont présentes au rendez-vous de Brno pour la première fois et n’en sont encore qu’au stade de la découverte du marché tchèque, d’autres, en revanche, sont devenues des habituées. C’est le cas notamment de Chambrelan, unique société française spécialisée dans la conception et la fabrication de glissières télescopiques à billes et de rails de guidage linéaire. Son directeur Frédéric Couppey confirme l’intérêt de ce salon à Brno :

« Pour nous, l’apport d’un tel salon ne se traduit pas directement en termes de ventes et de bons de commande, mais plutôt d’informations du marché, justement sur nos évolutions et nos nouveaux produits. C’est aussi un apport en termes de contacts directs avec les clients qui peuvent toucher les produits avant de les commander. C’est souvent intéressant de pouvoir mettre les mains sur le produit pour pouvoir réaliser à quel point il est solide et performant, tout ce qu’un dessin ou un plan 3D ne rend pas obligatoirement. »

Photo: ČTK
Néanmoins, depuis sa première venue à Brno, Frédéric Couppey est en mesure d’être plus concret sur l’avancée réalisée par Chambrelan en l’espace d’une décennie sur le marché tchèque dans un secteur d’activités très spécialisé comme celui qui est celui de la société havraise :

« Notre première participation au MSV il y a dix ans de cela nous a d’abord permis d’évaluer la réponse du marché à nos produits. Comme je me suis aperçu qu’il y avait une demande des clients, nous continuons à participer à ce MSV et à développer nos ventes : là où nous ne faisions encore que quelques dizaines de milliers d’euros de chiffres d’affaires en République tchèque il y a dix ans, aujourd’hui nous dépassons le demi-million d’euros avec une croissance d’environ 3 à 5% par an, ce qui est excellent pour un marché de dix millions d’habitants. »

Pour cette édition 2015, outre donc les entreprises, les responsables Europe centrale et orientale de huit chambres de commerce régionales françaises ont également fait le déplacement, tous bien conscients de l’important potentiel industriel de la République tchèque. Un marché attirant en raison de sa proximité géographique et culturelle avec la France, mais pas seulement. Le directeur de Chambrelan rappelle ce que les dirigeants de toutes les sociétés industrielles et mécaniques installées en République tchèque savent depuis un certain temps déjà :

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« Historiquement, la République tchèque a toujours été un marché industriel avec des gens qui ont un grand savoir-faire en termes d’ingénierie mécanique et notre style de fabrication convient tout-à-fait à l’ingénierie et à la mécanique tchèques. C’est une évolution qui est en route depuis de nombreuses années. »

Surtout, la République tchèque n’est plus seulement un pays dans lequel sont installées les usines de montage des grandes sociétés étrangères, comme cela est le cas dans l’industrie automobile, moteur de l’économie nationale. A Brno tout spécialement, les différents centres d’innovation et de recherche ultra-modernes qui ont vu le jour ces dernières années confirment cette tendance. Le marché tchèque, qui souffre dans certains domaines techniques bien spécifiques d’un manque de main-d’œuvre qualifiée, propose aujourd’hui aussi bien ingénieurs et laboratoires sophistiqués qu’ouvriers permettant un plus faible coût du travail.