Mon coin de Prague : Pankrác

Il ne faut pas abuser des bonnes choses – la série estivale de Radio Prague va donc bien finir par s’arrêter un jour. Mais ce jour n’est pas encore arrivé ! Donc nouvel épisode aujourd’hui, et c’est en compagnie de Cristina Muntean, une conseillère en communication arrivée à Prague de sa Roumanie natale il y a onze ans.

Pankrác, photo: Google Maps

« Mon coin préféré de Prague est en fait le coin où j’ai habité la première fois que je suis arrivée de Roumanie, en septembre 2004. C’est ici, à Pankrác, où nous nous trouvons maintenant et où il y a maintenant un beau parc. A cette époque-là il y avait ce qu’on appelle en tchèque une ‘ubytovna’, une sorte d’hôtel pas cher où on peut habiter quelques nuits. »

Quel genre de personnes y habitait à l’époque ?

« Ces types de logement sont pour des personnes qui cherchent des logements bon marché – des personnes qui travaillent dans la construction, des femmes de ménage, etc. Quand je suis arrivée j’avais besoin de gagner un peu d’argent et ai commencé à enseigner le français et l’anglais à des étudiants. Et la première fois que j’ai mis une veste pour aller enseigner, les gens qui habitaient avec moi étaient sous le choc ! »

C’était comment Pankrác il y a onze ans ?

Pankrác, photo: Google Maps

« Il y a onze ans c’était un coin de Prague pas encore touché par le capitalisme, un peu figé dans le temps. Il y avait déjà l’immeuble de la TV tchèque mais il n’y avait pas encore ce centre commercial et il y avait cette ‘ubytovna’ sur un terrain vague, c’est tout. »

Il y a toujours ce bâtiment de la TV tchèque aujourd’hui, un des grands immeubles aujourd’hui siège d’une banque et d’autres sociétés privées et le nouveau centre commercial, bâti si je me souviens bien sur l’emplacement d’un ancien marché vietnamien…

« Oui, je me rappelle que la seule chose qui existait était le bâtiment de la TV. J’avais étudié le journalisme et cela me faisait prendre conscience que j’avais renoncé à cette profession en déménageant en République tchèque. Les tours bâties aussi ont été problématiques, car selon certains la hauteur trop importante des gratte-ciels peut gâcher l’image de Prague. »

Pankrác en 2003, photo: Lotron-cz, CC BY-SA 4.0 International

Avec cet immeuble devant nous notamment, qui a longtemps été supposé accueillir le nouveau siège de la radio publique avant que le projet ne soit abandonné. Est-ce que cet autre immeuble là-bas qui ressemble - de très très loin - à un arc de triomphe était déjà là ?

« Oui, je crois qu’il a été construit dans les années 1980… »

A part pour la nostalgie, pourquoi est-ce votre coin préféré ici ?

« Parce que maintenant je viens avec mon chien dans ce super parc où il y a un bon restaurant avec terrasse et où je peux rencontrer mes amis. Et c’est un endroit qui me rappelle d’où je suis partie et qui fait que je n’oublie pas d’où je suis partie et le chemin parcouru depuis mon arrivée pour m’intégrer en République tchèque. »

Vous avez mentionné ce café-restaurant, assez réputé pour ses concerts aussi parfois il me semble

« Oui, il s’appelle Na půl cesty – en français ça veut dire A mi-chemin, et c’est vraiment à mi-chemin entre d’un côté le centre commercial et administratif de Pankrác et de l’autre le siège de la télévision publique. Donc c’est un très bon endroit pour prendre un café dans un espace vert. »

Pankrác, photo: Sandwort, CC BY-SA 3.0 Unported

Quand on se tourne de ce côté-là, il y a des immeubles typiques du communisme en préfabriqué, et qui rappellent quelques coins de Bucarest. Je me trompe ?

« Non, pas du tout. En fait l’architecture est la même. Cela dit, ici ils ont été repeints avec des couleurs – à Bucarest ils sont toujours gris malheureusement! En fait j’habite à une station de métro d’ici dans un de ces bâtiments. Roumains et Tchèques ont beaucoup plus en commun qu’on ne le pense. Plusieurs décennies de communisme ont créé des points communs, notamment l’architecture… »

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Tous les coins de Prague de cette série sont répertoriés ici : Mon coin de Prague