Letní Letná : une amitié d’enfance à l’origine de la Compagnie des pieds perchés

Compagnie des pieds perchés, photo: Jan Slavíček

Le public pragois peut encore découvrir une semaine durant de nombreuses représentations du cirque nouveau qui se déroulent dans le cadre du festival Letní Letná. Parmi les compagnies francophones présentes, la dernière à se produire cette année est une formation suisse, la Compagnie des pieds perchés. Rencontre aujourd’hui avec ses deux membres, Stéphanie N'Duhirahe et Morgane Widmer.

Compagnie des pieds perchés,  photo: Jan Slavíček
Morgane : « Nous nous sommes rencontrées dans une école de cirque en Suisse quand nous avions sept ans. Nous avons donc commencé à faire du cirque toutes les deux à la même période et ensemble. Puis nous sommes parties chacune de notre côté faire des écoles professionnelles. Stéphanie est partie à Québec et moi, je suis partie à Bruxelles. Mais nous avons fini nos études en même temps, nous nous sommes retrouvées et nous avons décidé à monter quelque chose ensemble. Et voilà, nous avons créé la Compagnie des pieds perchés. »

Stéphanie : « Mais aussi, nous avons commencé à faire ensemble de la corde lisse. Nous avons commencé à vraiment aimer cette discipline à peu près en même temps. Et quand nous sommes parties de nos écoles, nous avons continué à nous former dans ce domaine. Après ce que nous avons fini, nous avons pensé qu’il serait intéressant de travailler ensemble, vu que nous avons fait la même discipline et que nous avons donc aimé la même chose. »

Photo: Archives de la Compagnie des pieds perchés
Vous vous présentez comme une compagnie travaillant entre la Suisse, la République tchèque et la Belgique. Comment fonctionne une telle coopération ?

Stéphanie : « Nous sommes basées à Prague. Nous avons commencé à travailler quand je suis venue habiter ici, il y a cinq ans. On travaille donc beaucoup en République tchèque. Mais nous venons de Suisse, nous y avons donc des liens et nous y allons souvent. Et maintenant, Morgane travaille aussi beaucoup en France. Donc, on peut dire que l’on est une compagnie tchéco-suisse. »

Morgane : « Nous avons maintenant vraiment une structure juridique en République tchèque. Nous nous sommes alors bien implantées ici. »

Ce dimanche, le public peut voir votre spectacle qui s’appelle Vejce vejci (qui pourrait être traduit librement « Comme deux gouttes d’eau », ndlr). De quoi s’agit-il ?

Stéphanie : « La scénographie est créée par une longue corde rouge de 50 mètres et par de grandes bâches plastiques tondues qui fond l’univers du spectacle. Nous sommes deux filles sur scène et il s’agit en quelque sorte de l’histoire du miroir, de l’amie imaginaire. »

Mais vous participez aussi à une représentation intitulée Pull de Cirkus Mlejn qui se tiendra vendredi. Pouvez-vous en dire davantage ?

Cirkus Mlejn - Fer Play,  photo: Site officiel du festival Letní Letná
Morgane : « Nous avons travaillé déjà plusieurs fois avec Cirkus Mlejn et Stéphanie travaille avec eux même individuellement. Ce spectacle a été créé avec deux autres personnes de Cirkus Mlejn et il représente en quelque sorte un patchwork des choses que l’on a faites dans d’autres spectacles et que l’on voulait réutiliser ou approfondir. Nous avons donc décidé de les mettre en scène ensemble dans ce spectacle-là que nous ne jouons que très occasionnellement. »

Stéphanie, vous participez encore à un autre spectacle de Cirkus Mlejn ?

Stéphanie : « Oui. Vendredi, nous jouons donc Pull, ensemble avec Morgane, Eliška Brtnická et Bára Bartoňová. Et samedi, nous sommes trois artistes de Cirkus Mlejn – moi, Eliška Brtnická et Josef Toman. Nous sommes un trio d’acrobatie qui s’intéresse plutôt à des portés mais sans oublier le cirque aérien qui est notre spécialité. »

Revenons à la Compagnie des pieds perchés. Quels sont vos principaux points de création ?

Photo: Archives de la Compagnie des pieds perchés
Morgane : « C’est une recherche autour de la corde en générale. La corde est une matière que l’on aime beaucoup utiliser, autant en l’air que sur le sol. Et puis, nous jouons avec le fait que nous sommes deux et que nous avons des physiques différents, des statures différentes. Nous exploitons donc des images qui peuvent en sortir. »

Stéphanie : « Mais puisque l’on se connaît depuis très longtemps, nous pouvons jouer de nos différences mais aussi de nos similitudes et de notre amitié. »

Morgane : « Voilà, de notre complicité. »