Le bicentenaire de la bataille de Waterloo avec des Tchèques des deux côtés
Il y a 200 ans de cela, en juin 1815, deux chefs d’armée et leurs troupes se sont affrontés entre les villages belges de Braine-l’Alleud et Waterloo. Les Alliés, avec le duc de Wellington à la tête des troupes anglaises, et les Prussiens ont anéanti les soldats français de Napoléon. Un volet de l’histoire de l’Europe s’est ainsi refermé définitivement. Récemment, la Belgique a organisé un spectacle grandiose à travers une reconstitution de la bataille à laquelle ont participé des milliers de figurants. Des deux côtés, les Tchèques ont participé au spectacle. Reportage à Waterloo.
Dans cette foule qui compte autant de visiteurs qu’il y avait de combattants il y a deux siècles de cela, plus de 200 Tchèques jouent leur rôle de soldats ou cavaliers français, prussiens ou anglais. Parmi les figurants, les Allemands sont les plus nombreux.
Au cœur de la troupe belge n°8 deux Tchèques jouent par exemple du sabre et du canon… Parmi eux, et comme chaque « reconstitueur », Petr Lněnička prend un pseudonyme sur le champ de bataille… Plus qu’un loisir, une véritable passion… Sur la plaine de Waterloo, Petr Lněnička s’appelle donc Pierre Barbier :« Il faut aller vers son rêve. C’est un plaisir de mettre un uniforme et de vivre ces moments, et de ne pas seulement se contenter de lire des livres d’histoire. Pour nous, ce n’est pas une vraie bataille, c’est vraiment une occasion de sentir l’histoire. »
Au programme de ce bicentenaire figurait un spectacle d’ouverture « Inferno » et deux reconstitutions intitulées « L’attaque française » et « La riposte alliée ». La plaine sur laquelle se déroulent la reconstitution mesure 6 km2 avec des bâtiments d’époque miniatures, comme les fermes d’Hougoumont et de la Belle alliance. On entend des canons, des clairons, les hennissements des chevaux, tandis que le champ de blé se voile rapidement sous un nuage de brouillard et de fumée.« La reconstitution a une atmosphère similaire aux vrais batailles historiques. Vu de l’extérieur, on peut avoir l’impression que l’on ne fait que marcher. Mais à l’époque, les soldats étaient très près les uns des autres, ils se regardaient dans les yeux et les commandants s’occupaient de la stratégie. Le soldat ne voit que ses alentours immédiats, il n’a pas le temps de suivre ce qui se passe à côté. »
D’autres Tchèques avaient, eux, une vue bien meilleure sur les événements. Ils sont venus spécialement de Náchod, en Bohême de l’Est, avec leurs propres chevaux ; des bêtes relativement tranquilles, habituées au bruit de la bataille et à l’odeur de la poudre à canon.Enfin, un autre groupe de Tchèques en uniformes brun a largement attiré l’attention. Pas à cause de leurs canons, ni même pour le jeune garçon qui se balançait dessus, mais simplement parce que ces uniformes sont autrichiens et que les Autrichiens n’ont pas participé à la bataille de 1815. Une exception historique a donc été faite par les organisateurs pour permettre à ces Tchèques de participer.
Pour l’anecdote, des batailles beaucoup plus modernes se sont greffées sur la guerre historique. D’abord, la Monnaie royale de Belgique a frappé 100 000 pièces d’une valeur faciale de 2,5 euros pour commémorer le bicentenaire. Et ce malgré les protestations insistantes de la France. Ensuite, lorsque Napoléon en uniforme a été photographié en train de négocier avec des policiers pour éviter que la voiture de l’un de ses généraux, mal garée, ne soit emmenée à la fourrière. Vains efforts, car une nouvelle fois l’empereur n’a pas réussi son coup à Waterloo.