A Austerlitz, une journée de fête à la gloire de Napoléon

Napoléon, photo: Paul Guianvarc'h

Près de 200 ans après sa mort, Napoléon Bonaparte est toujours l’objet d’un véritable culte. Alors, forcément, ce 15 août, date de son anniversaire, le château de Slavkov u Brna, connu en français sous le nom germanisé d’Austerlitz, lieu de sa plus célèbre des victoires, se devait de célébrer un tel jour. Autour de l’association Acaballado, le programme du jour était mené par des passionnés venus de tout le pays. Parmi eux, Olivier Baudry, installé en République tchèque depuis 24 ans et qui participe aux festivités napoléoniennes depuis 2005, au point d’être devenu général de division au sein de la Grande Armée.

Olivier Baudry  (au centre),  photo: Paul Guianvarc'h

« Vous avez plusieurs programmes dans l’année. Aujourd’hui nous célébrons l’anniversaire de Napoléon mais vous avez aussi, le dernier week-end de novembre ou le premier de décembre, la reconstitution de la bataille d’Austerlitz. C’est avant tout une affaire de passionnés. Vous avez beaucoup d’événements relatant le passage des armées napoléoniennes en République tchèque. »

Comment organisez-vous ces événements ?

Exhibition,  photo: Paul Guianvarc'h

« Vous avez pas mal d’informations via les réseaux sociaux : Facebook, internet… Les dates sont fixes, d’une année sur l’autre vous savez exactement, à plus ou moins une semaine, les dates des événements et quand réserver votre temps pour y participer. »

Tout le monde peut-il participer ? Comment vous inscrivez-vous ?

« On ne s’inscrit pas. J’ai commencé en 2005 en tant que soldat, au fur et à mesure j’ai pris du galon. Je suis devenu capitaine et maintenant général de division. C’est un investissement personnel et un investissement de temps. Tous les membres d’Acaballado, tous les membres qui participent à ces reconstitutions, ont la même vision que moi. On est des passionnés avant tout. Ce n’est pas une histoire de club, ni une histoire d’inscription, on est là tous ensemble pour se retrouver autour d’une passion commune. »

Vous grimpez les échelons, il est donc possible de vous voir d’ici quelques années en tant que Napoléon ?

Camp français,  photo: Paul Guianvarc'h

« Je ne pense pas avoir le physique pour être Napoléon et je suis très heureux  en général de division en chef pour l’instant (rires). »

Comment peut-on gravir les échelons ?

« Avec du temps. Il faut avoir du respect envers ses camarades. Ce n’est pas juste investir dans un uniforme, il faut gagner ses galons. Ces histoires de galons dans une reconstitution historique… on reste une équipe. Il faut un général, des soldats… mais on est amis en premier lieu. C’est conjuguer histoire et plaisir. »

Cavalerie,  photo: Paul Guianvarc'h

Quel est le programme du jour ? Quel est le vôtre en tant que général ?

« Nous allons avoir un concours de cavaliers. Ensuite il y aura une représentation des chevaux au cours des époques. Et puis le clou pour moi, ce sera la bataille à 21h. La bataille nocturne se situe toujours en bas du château, en face de la fontaine, sur le parc. »

Il y a tout un contexte sanitaire un peu particulier, est-ce que vous avez craint que cet événement soit annulé ?

Démonstration des canons,  photo: Paul Guianvarc'h

« Oui et la crainte est toujours là. On n’est jamais à l’abri d’une deuxième vague de coronavirus. Même les festivités d’Austerlitz (NDLR : programmées actuellement au 29 novembre), nous ne savons pas si nous serons capables de les faire. Il faut parler au présent. Nous sommes heureux de pouvoir faire cette manifestation aujourd’hui. Il ne pleut pas, il commence à y avoir du public. C’est tout ce qu’il faut pour une bonne manifestation. »

Il y a pas mal de public, mais il est quand même moins nombreux que les années précédentes…

Olivier Baudry et sa fille,  photo: Paul Guianvarc'h

« Oui, effectivement. Les personnes ont encore un peu d’à priori pour les grands rassemblements, ce que je comprends. Mais ça va revenir. Une passion reste une passion. Regardez-moi, je suis sur place même s’il y a la crise sanitaire. »

On entend beaucoup de tchèque et peu ou pas de langues étrangères. Est-ce que l’absence de touristes permet aux Tchèques de se réapproprier cet événement ?

Napoléon au balcon,  photo: Paul Guianvarc'h

« Vous avez beaucoup de soldats tchèques qui parlent phonétiquement français, sans comprendre les paroles. C’est magique. Quand j’ai commencé en 2005, j’ai entendu chanter La Madelon par des personnes qui ne parlaient pas un mot de français. C’est vraiment magique (rires). Tchèques, français, anglais… on a tous une passion commune. C’est un mélange culturel, un mélange social. On est là pour s’amuser ensemble et faire plaisir au public. »

Vous parlez tous le napoléonien…

« Exactement ! »

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